L’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration (1 de 3)

Si vous êtes un homme, le sujet dont je vais vous parler aujourd’hui est quelque chose que vous avez peut-être déjà vécu.  Surtout si vous avez une génétique de Nice Guy.

Pourquoi est-ce que je dis que l’intérêt d’une femme vient avec une date d’expiration ?  Parce que c’est quelque chose que j’ai pu constater pour l’avoir moi-même vécu, à au moins six reprises, avec six différentes jeunes femmes, sur une période de trente-six ans.  La première fois, j’avais 19 ans.  Et la dernière fois, c’était pas plus tard qu’il y a deux semaines, à 55. 

Tel que je l’ai écrit dans je ne sais plus quel billet de blog, en général, lorsqu’un homme rencontre une femme, et que les deux sont célibataires et hétéro, ce sont les trois premières semaines qui vont décider du reste de leur relation.  Ces 21 premiers jours sont une période d’ambiguïté dans laquelle on ne sait pas trop si on est intéressé par l’autre et/ou intéressant pour l’autre.  On s’approche, on recule, on observe, on tâte le terrain.  Et au bout de cette période, si l’un n’a pas fait connaître son intérêt pour l’autre, alors c’est terminé.  La relation entre dans la friendzone, d’où elle ne sortira plus jamais. 

Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, si aucun des deux n’a d’intérêt au-delà de la simple amitié pour l’autre. Mais dans les cas où l’un démontre un intérêt auquel l’autre ne répond pas, aucune relation ne sera possible.  Pas même amicale.

En général (oui, je vais utiliser ce terme souvent), c’est l’homme qui s’intéresse à la femme en premier, et il le lui fait savoir assez rapidement. Souvent même trop rapidement surtout au niveau sexuel. Dans ce temps-là, la fille va perdre intérêt. Il arrive cependant que c’est l’inverse qui se produit.  C’est-à-dire que c’est la fille qui démontre un intérêt pour le gars.  Mais que celui-ci, pour diverses raisons, n’y répond pas.  Au début la fille est intriguée par cet homme. La retenue dont il fait preuve représente pour elle un challenge. Alors c’est elle qui va faire les premiers pas vers lui. Or, s’il continue de maintenir une distance, il arrivera un point oû son intéret pour lui va se transformer en ressentiment, ce qui mettra fin à leurs contacts.

Et c’est dans ce genre de situation que l’on voit bien la différence entre l’homme et la femme :  Un homme repoussé par une femme peut rester ami avec elle.  Et si elle s’offre à lui dans une semaine, un mois, un an ou une décennie, l’homme aura toujours de l’intérêt pour elle, et il va sauter sur l’occasion.  À l’inverse, une femme dont les désirs pour un homme sont refusés ou ignorés par ce dernier le prendra tellement mal qu’elle coupera tout contact avec lui, et ce jusqu’à la fin de leurs vies.  Et ça, c’est à cause que contrairement à l’intérêt de l’homme envers la femme qui est éternel, l’intérêt de la femme envers l’homme vient avec une date d’expiration.

La naissance, l’évolution et la mort de l’intérêt féminin pour l’homme, c’est quelque chose que j’aime bien comparer au produit d’un arbre fruitier.

ÉTAPE 1 : LA FLEUR ÉCLÔT.
Ça, c’est la rencontre, le premier contact.  Ça peut être en personne ou sur le net.  Peu importe.  Ça peut en rester là, et vous restez au stade de simples connaissances.  La relation peut ne pas aller plus loin. Ou bien ça évolue alors que…

ÉTAPE 2 : LA FLEUR EST BUTINÉE.
Tu l’intrigues.  Elle a envie de te connaître. 

Indice : Elle décide que vous deveniez amis.
Elle te demande en contact sur Messenger et/ou Facebook.

ÉTAPE 3 : LE FRUIT APPARAÎT ET CROIT À BON RYTHME.
Elle ressent un intérêt pour toi.  Elle veut en savoir plus sur toi.  Son envie de te connaître va en augmentant.

Indice : Elle t’écrit à plusieurs reprises tout le long de la journée.
Peu importe si elle est à la maison, au travail, au bain, à l’épicerie, aux funérailles ou à regarder ses séries sur Netflix, elle trouve toujours le temps d’échanger avec toi.

Indice : Elle rit de toutes tes blagues.
Lorsqu’une femme s’intéresse à un homme, elle tient à le satisfaire.  Alors s’il lui fait des blagues, elle tient à lui montrer qu’elle le trouve drôle. Donc, lui montrer de la compatibilité.

ÉTAPE 4 : LE FRUIT DEVIENT COMESTIBLE.
À partir de ce point, elle va te montrer des signes comme quoi si tu disais oui, elle ne te dirait pas non.  Mais voilà, il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle te le dise clairement.  Car à moins d’être exceptionnellement directe, les femmes en général préfèrent être conquises.  Et puisque tout le monde sait que les hommes aiment le sexe. Elle aura alors le réflexe de pimenter ses conversation de sexualité et de séduction dans le but d’allumer ton intérêt pour elle.

Indice : Elle te fait des compliments sur ton apparence.
Ça peut être très subtil, comme « Ce chandail-là te va vraiment bien. »  Ou alors ça peut être un peu plus flirt, avec « Est-ce que j’ai le droit de te trouver beau ? »  Ou bien elle te dira qu’elle te trouve sexy sur une photo en particulier.  Ou alors elle va complimenter ta voix, si message vocal il y a entre vous.

Indice : Elle te pose des questions sur ton idéal féminin.
Histoire de voir si elle y correspond, voire de s’y plier si ce n’est pas tout à fait le cas.

Indice : Elle commence à te parler de sexe en général.
La rumeur populaire veut que l’homme soit obsédé par le sexe.  Alors quoi de mieux que de parler de sexe pour attirer vers elle l’intérêt de l’homme.

Indice : Elle te parle de sa propre sexualité.
C’est sa façon à elle de s’assurer que le jour où vous allez passer au lit, alors tu sauras exactement quoi faire pour la satisfaire.

Indice : Elle te pose des questions d’ordre sexuel : tes expériences, tes préférences…
Car elle aussi veut se montrer bonne amante pour toi.

ÉTAPE 5 : LE FRUIT EST MÛR JUSTE À POINT.
Un soir, sans prévenir, elle s’offre à toi sexuellement.  Alors que les étapes 2, 3 et 4 vont durer pendant plusieurs jours, celle-ci ne se produira qu’un seul soir.

Indice : Elle te dit être seule chez elle ce soir.
Il y a quelques années, j’ai consacré un billet de blog à cette règle non-écrite-et-non-dite que j’appelle La convention sociale du « Si tu viens, tu couches. »  En gros : inviter chez soi une personne du sexe opposé célibataire et hétéro, c’est l’inviter à avoir du sexe.  Et accepter d’y aller, c’est dire oui au sexe.  L’homme étant supposé être un conquérant, la fille lui dira donc qu’elle est seule chez elle.  Elle espère qu’il va lui proposer d’aller la rejoindre, afin que, tout naturellement, s’applique la règle du Si tu viens, tu couches.

Indice : Elle te dit avoir bu de l’alcool.
Beaucoup trop d’hommes abusent sexuellement des femmes qui sont trop saoules pour être capable de dire non.  Par conséquent, les hommes ont la triste réputation d’être allumés par une femme qui a bu.  Alors si une femme dit à un homme qu’elle est seule chez elle avec sa bouteille de vin, c’est pour une seule raison : elle cherche à allumer le prédateur en lui, en s’offrant en tant que proie.  C’est une façon subtile de lui dire que s’il veut la baiser, elle ne pourra pas lui résister.

Indice : Elle te dit carrément avoir envie de baiser.
Ça peut aller de « Ça fait trop longtemps que je n’ai pas eu une bonne baise. », à quelque chose de plus nuancé comme « Je me ferais bien déchausser la chaussette. » 

Une femme qui n’a aucun intérêt pour un homme ne va jamais lui dire de telles choses.

Indice : Elle t’envoie des photos d’elle-même en nuisette.
Ça, c’est la tentative ultime.  Nous savons tous que les hommes sont visuels, facilement allumés par des images.  C’est la raison pourquoi bon nombre d’entre eux envoient des dick pics, puisqu’ils pensent bêtement que c’est pareil pour la femme.  Alors si elle t’envoie des photos d’elle qui s’étale comme buffet à volonté, c’est dans le but d’allumer ton appétit.  Le message ne peut pas être plus clair que ça. 

L’étape 5, c’est le point limite.  Le fruit de son désir vient d’atteindre sa maturité maximale.  Il faut absolument le cueillir et le consommer à ce moment-là.  Tout le monde connaît l’expression « C’est maintenant ou jamais. »  Eh bien, cette situation est le meilleur exemple de ce fait.  Si tu as la moindre envie d’elle, il faut aller chez elle te la faire right fucking now !  Parce que sinon, la relation va passer à…

ÉTAPE 6 : LE FRUIT SE DÉCROCHE, TOMBE ET POURRIT.
Ce qui suit est une règle universelle : Lorsqu’une femme s’offre sexuellement à un homme, et que celui-ci ne réagit pas, ou bien ne réagit pas positivement, elle ne le lui pardonne jamais, jamais, JAMAIS !   Son intérêt pour cet homme se trouve détruit de manière irréupérable.  On parle de l’intérêt sexuel, de l’intérêt amoureux, et même de l’intérêt amical. 

Indice :  Elle ne te parle plus.
Et si elle le fait, c’est de manière très courte, en réponse à tes questions.  D’ailleurs…

Indice :  il n’y a plus que toi qui initie la conversation.
Elle va peut-être te texter encore un peu.  Mais ce sera sur des banalités.  Bientôt, elle cessera d’écrire si ce n’est pas toi qui le fait en premier.

Indice :  Elle n’a plus le moindre temps à te consacrer.
Jusqu’à il n’y a même pas 24h, vous vous textiez à plusieurs reprises tout le long de la journée, peu importe si elle était à la maison, au travail, au bain, à l’épicerie, aux funérailles ou à regarder ses séries sur Netflix.  Maintenant, elle abrège vos conversations, prétextant qu’elle n’a pas le temps de te parler car elle s’en va au travail, au bain, à l’épicerie, aux funérailles ou regarder ses séries sur Netflix.

Indice :  Elle décline ou ignore toute invitation à une rencontre, et n’apporte aucune solution alternative.
Tu lui propose rendez-vous.  Elle répond que c’est impossible pour les dates que tu lui suggère.  Et elle ne propose aucune date alternative.  Il ne faut jamais oublier qu’une femme intéressée trouve des solutions, une femme non-intéressée trouve des obstacles.

Indice :  Elle n’a aucune réaction à tes signes d’intérêts pour elle.
À partir de ce point, tu peux lui envoyer des fleurs, lui faire son portrait, lui faire une déclaration d’amour en poème, la demander en mariage, lui déclarer vouloir la baiser comme une machine à coudre pendant 36h non-stop.  Elle y réagira avec toute la chaleur d’un iceberg.

Indice :  Elle arrête de répondre à tes textos.
Elle arrête de répondre.  Elle arrête de liker tes messages.  Bientôt, tu verras qu’elle ne se donne même plus la peine de lire ce que tu lui écris.

Indice :  Elle te ghoste, te retire de ses contacts.
Ça ne peut pas être plus clair que ça. 

Par les années passées, je vous ai déjà donné plusieurs exemples de situations semblables que j’ai vécu.  Bien sûr, les choses ne se sont pas toujours déroulées exactement telles que décrites ici.  Chaque cas a eu ses variantes.  Surtout dans la période pré-internet.  Mais en général, oui, la relation naissait, évoluait et se terminait cette même façon, étape par étape.  Pour chacune, j’avais des raisons différentes d’ignorer ou décliner leurs offres. J’en parlerai dans les deux prochains billets.

Locataire VS Propriétaire; avis.

Les billets de la série Locataire VS Propriétaire que j’ai écrit ici durant les deux dernières semaines sont maintenant en privé. Ce n’est que temporaire, le temps que le tout se règle auprès des autorités concernées. Je les remettrai ensuite en public, en y ajoutant la suite et la conclusion.

L’importance d’être observateur

Avez-vous déjà constaté que nos (arrières-) grands-parents s’habillent et se coiffent toujours comme lorsqu’ils étaient adolescents? C’est quelque chose que je constatais déjà lorsque j’étais adolescents, dans les années 80. Je n’ai jamais su si c’était par habitude, parce qu’ils ne se sont pas rendus compte que la mode changeait, ou si c’était en ayant l’impression (erronée) que ça continuait de leur donner une apparence jeune. N’empêche que, peu importe la raison, beaucoup de gens de chaque génération ont tendance à garder leur look de jeunesse. 

Ce qui nous amène à cette anecdote qui remonte à l’automne de 1995. 

J’ai 27 ans et je suis de retour aux études, au Cégep. La semaine de la rentrée, je suis allé au local du journal étudiant, le Vox Populi, afin de soumettre ma candidature comme illustrateur. Deux semaines plus tard, on m’offrait le poste de rédacteur en chef sans même que je m’y porte candidat. Il semblerait que mes idées pour améliorer le journal et attirer une plus grande participation des lecteurs ont impressionné le staff. 

… Mais pas aussi impressionnés qu’ils le seront un mois plus tard alors que je ferai de nouveau preuve de mon sens de l’observation en matière de look et de modes.

Le local du Vox se trouve au fond du café étudiant, le Café Inn. Ce jour-là, je demande à Geneviève, notre photographe, d’aller prendre une photos des jeunes au Café. Je lui demande de laisser un grand espace libre en haut de l’image. Cet espace doit recevoir le gros titre « LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE. Qui sera la prochaine victime? » Je dessinerai ensuite et collerai moi-même sur la photo les quatre petites cases-à-textes-et-à-bras que vous y voyez ici :

Après 27 ans passées dans mes archives, la première case a perdu son bras.

C’est en observant la photo que je constate un détail qui détonne du reste. Ce gars-là porte du linge et une coiffure qui ont vingt-cinq ans de retard sur la mode de 1995.

Les cheveux séparés sur le côté, je n’avais pas vu ça depuis la télésérie Mannix (1967-1975)

En général, les profs ne vont jamais au Café Inn. Alors qui était ce bonhomme dans la quarantaine avancée et qu’est-ce qu’il pouvait donc bien faire dans un café étudiant de cégep?

En plus d’être situé au fond du Café-Inn, le local du Vox est pourvu d’une fenêtre qui nous permet d’y voir. Dans les jours qui ont suivi, ça m’a permis de constater le manège quotidien de cet homme. À tous les jours, il s’introduisait au Cégep par la porte de la cafétéria, celle qui n’a pas de gardien. Il entrait au Café Inn. Il prenait un café. Et il s’assoyait là, en retrait, et il passait deux ou trois heures à ne rien faire d’autre que de regarder les filles.

Au bout d’une semaine, j’étais convaincu qu’il n’était pas un prof, et encore moins un étudiant. J’ai brièvement pensé qu’il pouvait être parent avec un/e des étudiant/e. Mais son manque d’interaction avec qui que ce soit m’a vite convaincu du contraire. Il n’avait rien à faire ici. 

Un avant-midi, je l’attend. Dès que je le vois entrer, je pars aussitôt aux bureaux de la direction, leur faire part de mes observations, photo à l’appui. Ils me demandent :

« Êtes-vous sûr que ce n’est pas un prof ? »
« Positif ! Il a l’air d’habiter sur la rue derrière le cégep. »

Une adjointe de la direction a aussitôt demandé au gardien à l’entrée de nous accompagner. Je les ai amenés jusqu’au monsieur louche, toujours à sa table avec son café. Ils lui ont demandé qui il était et ce qu’il faisait là. Ce n’est qu’après cinq secondes de silence embarrassé qu’il a répondu prendre un café. Ils ont posé de nouveau la question. Et comme de fait, ce n’était pas un prof. C’était un BS qui n’avait rien d’autre à faire de ses journées que de venir ici reluquer des filles de 17-20 ans.

Ils lui ont bien fait comprendre qu’il est illégal de se trouver au cégep si on n’est ni prof ni étudiant ni employé. La sécurité l’a raccompagné jusqu’à la sortie, en l’avertissant bien que si on le revoit encore ici, cette fois ce sera la police qui s’occuperont de son cas.

On ne le reverra au cégep que la semaine suivante. Mais cette fois, ce sera en photo de couverture du Vox Populi de novembre ’95. Mais sinon, en personne, on ne l’y reverra plus.

Sous le regard désapprobateur de Lupin le chat.

Peut-être que son but était sinistre, et peut-être pas. Peut-être que les choses seraient allées plus loin, et peut-être pas. Le fait est qu’il n’avait juste pas à être là. Et que grâce à mon sens de l’observation, qui sait, peut-être ai-je évité à l’une de ces filles de se faire suivre jusque chez elle.

D’où l’importance d’avoir un bon sens de l’observation au sujet de ce qui nous entoure. Et de se méfier de toute situation qui puisse nous sembler anormale. 

Ma brève carrière en design d’animation 3D

Tel que quasi-annoncé dans le billet précédent, j’ai pris une résolution du nouvel an au sujet de ce blog. Désormais, chaque texte relatant un fait vécu et/ou observé aura comme conclusion les leçons de vie que j’en aurai tiré. 

Cette anecdote remonte au début des années 2000. 
À plusieurs reprises depuis la création de ce blog, j’ai parlé de mon bon copain Carl. Ça faisait près de quatre ans que je ne le fréquentais plus. Après m’avoir retracé par le net, il m’apprend qu’il travaille sur une série créée par l’un de nos bédéistes québécois, Raymond Parent. Le titre temporaire de la série est Les Poaros, puisque les personnages ont un physique en forme de poire. Au final, la série portera le titre de Klootz. Ce mot ne voulant rien dire, ça en fait un titre universel.

Si Carl m’appelle, c’est pour m’offrir une place dans l’équipe de réalisation, en tant que designer graphique. 

Je le remercie d’avoir pensé à moi. Mais je lui dis que moi aussi j’ai évolué côté carrière. Je gagnais ma vie en tant qu’auteur et scénariste, entre autres pour les magazines Safarir et Summum. Il n’y a donc que dans l’écriture que je veux travailler.  Je me suis cependant laissé convaincre par ma conjointe qu’il valait mieux accepter. Ça me permettrait d’avoir un pied dans la place, ce qui me donnera l’opportunité de leur proposer mes services comme auteur plus tard. Carl est ravi. Il me donne donc une liste de 56 objets à produire.

Ce travail ne demande aucune formation en 3D. Il faut simplement que je dessine chaque objet demandé sous différents angles. Ces images servent de guide aux graphistes qui les refont en 3D, avant de les refiler aux animateurs. Carl me dit que ma présence n’est pas requise aux studio d’animation. De toute façon, on ne me demande que des dessins en noir et blanc. Il va s’occuper lui-même d’en choisir les couleurs et les indiquer à son équipe. Je travaille donc de chez moi, ce qui me convient.

Au lieu de simplement produire ce qui m’est demandé en apportant des dessins génériques, je me met à fond dans l’esprit des BD et des dessins de Raymond Parent. Ainsi, c’est avec un style proche du sien que je produis une gourde, une mitrailleuse, un canon, un casque de sécurité rond et un carré, etc.

Et on verra tout ça apparaître dans les épisodes.

Je pousse ensuite la chose à en proposer certains gags visuels de mon propre chef. Par exemple, dans la liste, on me demande une boite dans laquelle un magicien va scier un spectateur en deux. Non seulement je donne à la boite la forme d’un cercueil, j’y ajoute une ligne pointillée à découper.

Deux gags visuels qui sont présents en version colorée et animée.

Mieux encore : Je me permets même de faire un peu de zèle, en y ajoutant de mes propres suggestions. Par exemple, dans une série de sketchs où les personnages sont des cowboys, je suggère trois choses : La moustache et le chapeau noir pour le personnage qui est toujours grognon, ainsi qu’un poster WANTED pour ce dernier, où son visage sera dessiné à l’ancienne. 

Bien que non-sollicitées, ces propositions ont été acceptées.

Autre suggestion accompagné d’un dessin non-sollicité : évoquer la chaleur du désert en montrant deux oeufs et du bacon qui cuisent sur un rocher. Le tout rappelant la forme d’une tête de mort et deux os croisés.

Dans cet épisode, ils ont ajouté une scène rien que pour y inclure ce gag. Juste pour ça, on peut dire que j’ai contribué au scénario. 

Et ceci démontre que dès le départ, ma relation avec cette boite d’animation allait être bien plus que simple pousse-crayon.  Je m’infiltrais dans le processus créatif, et j’y étais le bienvenu. Voilà qui augurait bien pour mon avenir dans les séries animées en général, et au au sein de cette boite en particulier. Une nouvelle carrière prometteuse et lucrative s’ouvrait à moi. Et tout ça grâce à Carl.

Mais pourquoi avais-je coupé tout contact avec Carl quatre ans plus tôt? 
J’ai rencontré Carl au tout début de notre école secondaire alors que nous avions tous les deux douze ans. Tous deux passionnés d’humour et de BD, nous sommes vite devenus inséparables. Mais peu à peu, un espace s’est creusé entre nous. Malgré nos nombreux points en commun, nous étions à l’extrême opposé sur des aspects qui sont importants dans nos années de jeunesse. 

  • Il était beau. J’étais laid. 
  • Les filles lui couraient après. Avec moi, si elles courraient, c’était pour me fuir. 
  • Il avait toujours de l’argent. J’en avais rarement. 
  • Son père était gérant de banque. Le mien était le chômeur du village. 
  • Son père lui a payé des cours de conduite à 17 ans. J’ai payé moi-même les miens à 26. 
  • Il venait d’une bonne famille, et ses connexions lui assuraient un bon avenir. Tandis que le mauvais nom de mon père m’a toujours porté ombrage. 

Mais surtout, autant Carl avait-il une chance infernale qui lui collait au cul, autant avais-je au contraire une poisse pas possible. Il n’y a qu’à lire le billet précédent, dans lequel je raconte comment j’ai essayé pendant deux ans d’entrer au Collège Dawson en vain, alors que Carl y a étudié deux ou trois ans sans le moindre obstacle.

Mais surtout, sa chance inouïe me portait souvent préjudice. Car à force d’être ensemble, le hasard détournait vers lui des choses qui auraient dû me revenir. J’ai deux exemples en particulier qui remontent à l’époque de l’école secondaire. 

Exemple 1. On m’avait demandé de réaliser des affiches pour une activité caritative scolaire. En retour, j’allais pouvoir y participer au lieu d’aller en classes. J’ai fait les affiches. Bien que Carl n’avait rien fait pour eux, c’est lui et non moi qui a été inclut dans l’activité. Et c’est son nom et non le mien qui figura dans le journal dans la liste des gens à remercier. 

Exemple 2. Durant l’année scolaire, j’ai publié 14 articles et BD dans le journal étudiant. Carl n’y avait participé que deux fois. Chaque participation nous donnait droit à un coupon pour un tirage en fin d’année. Il y avait une bourse de $100 et chaque nom pigé remportait $5. Mon nom est sorti deux fois. Et le nom de Carl, cinq fois. Pour deux participations. Toujours habitués à nous associer et/ou à nous confondre, les profs avaient également donné 14 billets à Carl. Il s’emparait donc injustement du quart de la bourse à lui tout seul. 25$ en 1983, c’est un peu plus de $100 en argent de 2024.  Une somme appréciable lorsque l’on a 14 ans.

Dans les deux cas, même en sachant très bien qu’il récoltait le fruit de mes efforts, fruits qu’il n’avait nullement mérité, jamais il n’a tenté de rétablir la vérité auprès des profs. Pourquoi l’aurait-il fait? Quand le destin fait de toi un tel winner à 14 ans, il est évident que tu veux juste en profiter. Et tant pis pour le pauvre loser qui sera privé de ce qui lui revient de droit. Ce n’est pas de ta faute à toi si les profs n’ont pas été capables de faire leur travail correctement.

Même lorsque l’on n’évoluait pas dans le même milieu, le fait de vivre des situations semblables se terminait toujours de manière positive pour lui et négative pour moi. Par exemple, alors que nous étions dans la fin de la vingtaine, nous travaillions chacun pour deux grandes compagnies d’informatique.  Moi c’en était une qui créait et gérait des pages web pour de grandes compagnies. Tandis que lui travaillait pour une boite d’animation 3D. Presque en même temps, nous avons eu des problèmes similaires, sous la forme de nos chefs d’équipe qui nous faisaient subir leur harcèlement moral au travail, allant même jusqu’à saboter nos boulots pour se trouver des raisons pour nous descendre.  Nous avons chacun porté plainte à nos grands patrons.  Dans mon cas personnel, ça a juste empiré mon problème car les dirigeants se tiennent entre eux. Et j’ai continué d’en subir jusqu’à ce que je sois obligé de démissionner.

Mais dans le cas de Carl, son patron a pris son problème au sérieux. Il a observé comment Carl et son chef d’équipe travaillaient. Il a vu que Carl faisait un bon travail irréprochable. Et il a vu que le chef, en sabotant le travail de Carl, sabotait toute l’équipe, et ainsi affectait négativement le rendement de la boite.  Il a donc mis le chef à la porte. Et il a donné son poste à Carl. 

Et quel a été le tout premier contrat à se retrouver sur le nouveau bureau de Carl? Le JourNul de François Pérusse.  Eh oui !  Alors que pour les animateurs normaux ça prend des années, voire des décennies avant de tomber sur LE contrat qui va leur apporter succès et richesse, Carl voit ça lui tomber dessus à la seconde même où il entre en poste.

Après ce coup-là, j’ai tout simplement cessé de lui donner signe de vie. Ce gars-là était juste trop chanceux.  Ce n’était pas un problème d’envie ni de jalousie de ma part.  C’était la reconnaissance du fait que Carl et moi ne vivions pas du tout dans le même monde, et que jamais je ne ferai partie du sien.  À ses yeux, ce qui venait de se passer à son travail, ça n’avait rien d’exceptionnel. Pour lui, c’était Business as usual.  Par conséquent, pour lui, les gens comme moi qui ont à travailler dur et à se battre pour une réussite qui parfois nous échappe malgré tout, ce sont des incompétents, des ratés, des gens qui ne veulent pas vraiment réussir. Me tenir avec lui, c’était me faire influencer à croire que son destin exceptionnel était la norme. La norme pour tous, sauf moi! Ça déformait ma perception de la réalité, mettant sur mes épaules une pression morale inutile, néfaste et toxique.

En cessant de le fréquenter, j’ai cessé de me comparer à lui, j’ai pu constater que ma réalité était bien plus semblable à celle de la moyenne des hommes qu’à la sienne, et j’ai enfin pu évoluer à mon rythme.  Et ce qui ne gâchait rien, c’est que lorsque je rencontrais une fille, il n’était plus là pour détourner son attention et/ou me rabaisser afin de la dissuader d’être plus que simple amie avec moi.  Il est vrai qu’il m’avait toujours connu comme ayant des difficultés avec ma vie amoureuse.  Me voir heureux en couple aurait brisé le statu quo auquel il était habitué.

Avec les années, j’ai eu quelques belles réussites.  Je suis retourné aux études, au Cégep, où j’ai joint le journal étudiant. On m’y a offert le poste de rédacteur en chef sans même que je ne m’y porte candidat.  J’ai habité aux résidences étudiantes où, après avoir jasé quelques minutes avec le propriétaire, il m’a spontanément offert le poste de superviseur de la place.  J’ai créé le premier texte viral humoristique québécois d’internet. J’ai fondé MensuHell, j’ai été publié dans SafarirSummumLe Journal de Montréal, ce qui m’a donné ma propre page sur Wikipedia. Je me suis également amélioré physiquement.  J’ai perdu du poids et pris du muscle. Je me suis mis à la course à pieds, pouvant courir 200 mètres le premier jour avant de tomber épuisé-mort, et quatre mois plus tard je courrais 5 km ininterrompus. Ça m’a permis de voir que dans le fond, quand je m’y mettais, je n’étais pas un loser.  C’est juste que, comparé à Carl et sa chance infernale, n’importe qui avait l’air d’en être un.

Et c’est là, quatre ans plus tard, que Carl m’a recontacté pour m’offrir du travail sur la série Klootz.  Étant donné notre historique, j’étais réticent à l’idée de le ramener dans ma vie. Mais ma conjointe m’a convaincu que je n’étais qu’un pauvre parano qui s’imagine que tout le monde cherche à lui nuire. Et que si je tiens tant que ça à laisser passer l’opportunité d’avoir un ami haut placé pouvant me donner un bon poste et un bon salaire, alors ça prouverait non seulement je n’ai jamais cessé d’être un loser, mais je démontrerais que j’en suis moi-même la cause.  Y’a rien comme des paroles encourageantes de la part de la femme qui t’aime pour t’aider à prendre les bonnes décisions. Il est vrai que Carl et moi étions maintenant des adultes dans la mi-trentaine.  Il a sûrement pris de la maturité.  Qui sait, il est possible qu’il ait décidé de m’amener dans son monde et me donner le coup de pouce nécessaire pour m’y tailler une place.

Au début, Carl était impressionné de mon parcours, autant côté social que carrière que physique.  Cependant, il a totalement refusé d’accepter l’un de mes changements, en me disant « Si tu penses que m’as t’appeler « Steve Requin ! » … Pour moi tu seras toujours Jon-Son! »  Ce surnom qui date de notre école secondaire se prononce comme si on inversait les syllabes du mot songeons. C’est une façon de prononcer caricaturalement à la française mon vrai nom de famille qui est Johnson.  Disons que je n’étais pas très chaud à l’idée de me faire recoller ce nom qui représente toute la période loser de ma vie que j’ai réussi à mettre derrière moi à force de travail.  Mais bon, je savais que les gens étaient désemparés face aux changements de ce qui les entourent.  Et moi, j’avais changé radicalement.  Aussi, qu’il s’accroche à un détail aussi anodin que le surnom sous lequel il m’a toujours connu, je ne voyais pas en quoi ça pourrait me causer préjudice.

À la seconde même où j’ai accepté son offre d’emploi, les choses sont redevenues telles que lorsque je le fréquentais. Il ma demandé combien de temps est-ce que ça me prendrait pour lui fournir 56 dessins d’objets et 3 décors.  Songeant à comment je pouvais coordonner la chose avec mes autres contrats, je lui répondu trois semaines. Il me réplique   sèchement que c’est beaucoup trop long puisqu’il lui faut ça dans 10 jours maximum.  Il rajoute qu’il est désappointé puisque, de la manière dont je lui parlais, je lui avait laissé l’impression erronée que j’étais un professionnel.

C’est là que j’ai compris que son insistance à s’accrocher à mon vieux surnom de loser n’avait rien d’anodin.  Il agissait vraiment de manière à me recoller cette image qu’il avait toujours connu de moi, celle avec qui il était à l’aise.  S’il avait vraiment voulu être amical et conciliant, il m’aurait dit « Hey, j’ai besoin de 56 dessins et 3 décors dans 10 jours.  Penses-tu que tu peux faire ça? »  À ce moment-là, j’aurais dit oui et je me serais arrangé avec mes autres boulots.  Mais là, il m’a tendu un piège afin de nous démontrer dès le départ que j’étais un incompétent.

Tel que j’ai raconté plus haut, je lui ai fait ses dessins dans les temps convenus, incluant mes propres suggestions.  Pour les objets, rien à redire.  Par contre, pour les décors, bien que j’avais suivi à la lettre les instructions de Carl, sa patronne n’était pas satisfaite.  Alors qu’elle me faisait part des raisons pourquoi mes décors suçaient des culs de babouins, Carl m’a regardé avec un petit sourire condescendant et il a dit devant elle :

« Sacré Jon-Son! Toujours égal à lui-même! Tu changeras jamais! » 

Si j’avais encore des doutes comme quoi il cherchait à me (re)coller une image de loser, ces paroles et son attitude me les ont définitivement ôtés.

Dès que les décors ont été refaits, j’ai été payé.  Non pas avec un chèque au nom de la boite, mais bien par chèque personnel.  Un geste qui signifie deux choses très claires.  De un, je n’ai jamais été à l’emploi de cette boite. (Je n’avais d’ailleurs jamais signé de contrat avec eux.) Et de deux, jamais je n’en ferai partie.  J’en ai eu la confirmation lorsque j’ai vu les épisodes de la série pour laquelle Carl m’a fait travailler.  Bien que tous mes designs et toutes mes suggestions ont été utilisées, jamais ne retrouve-t-on mon nom au générique.

Voyez vous-mêmes !

Non seulement Carl avait-il stoppé mon évolution, il s’arrangeait pour me faire régresser. S’il avait fait subir ça à n’importe quel de ses employés, celui-ci aurait pu démissionner et se retrouver du travail dans une boite concurrente. Mais moi, sans avoir de formation, n’ayant été embauché que par contact, n’ayant même pas droit à avoir mon nom au générique pour prouver mon expérience, je n’avais pas cette opportunité. Si je voulais travailler en animation 3D, mon choix se limitait à rester avec eux, c’est à dire continuer d’être exploité, insulté, rabaissé, tout en me faisant ôter toute possibilité d’avancement et même d’obtenir un salaire décent. Ou bien démissionner, ce qui me fermerait les portes de l’animation 3D pour toujours.

Devant ces faits, ma conjointe a bien été obligée de reconnaitre que ma relation avec Carl était toxique. Cette fois, elle était d’accord lorsque je lui ai annoncé mon intention de cesser de travailler pour la boite et prendre de nouveau mes distances avec lui

Les leçonsde vie que j’en ai tiré.
Je dois avouer que je ne les ai pas tirées immédiatement après avoir vécu cette aventure-là en particulier. Mais il m’est arrivé de vivre des situations qui étaient semblables sur certains points. Et c’est en les comparant que j’y ai vu certaines constantes.

LEÇON 1 : Les gens ne changent pas, surtout lorsqu’il s’agit de leurs défauts.
Je sais que c’est un paradoxe, puisque ce blog est justement consacré aux changement et à l’amélioration de soi. N’empêche que s’il y a une constante chez les gens, c’est que chacun nait avec sa personnalité distincte, et que celle-ci ne change pratiquement jamais durant le cours de son existence. La personne peut reconnaître ses défauts. Elle peut les combattre. Elle peut modifier son comportement afin de le rendre acceptable socialement. Mais au fond, elle sera toujours ce qu’elle a toujours été. Alors quand la personne ne reconnait pas comme tel l’un de ses défauts, l’idée de changer ne lui viendra jamais à l’esprit.

C’est pour souligner ce fait que je suis allé chercher deux anecdotes d’école secondaire qui précèdent de vingt ans son offre d’emploi pour Klootz. À 14 ans, Carl n’avait aucun scrupule à récolter le fruit de mes efforts. Et il n’avait aucun problème avec l’idée que je ne sois pas crédité pour ceux-ci. Et il avait encore moins de problème à recevoir beaucoup plus d’argent que moi pour un travail que j’ai effectué seul. En me faisant revivre à 34 ans ce qu’il m’a déjà fait endurer à 14, il démontrait ne pas avoir changé du tout.

LEÇON 2 : Beaucoup de tes proches refuseront de te voir évoluer.
Quand on a des amis, c’est parce que ceux-ci nous acceptent tel que l’on est.  Ils sont confortables avec nous et avec ce que nous sommes.  Hélas, pour celui qui vit misérablement pour cause de faible revenu, ça signifie que c’est comme ça que son entourage l’apprécie. C’est le rôle qu’on lui a assigné dans le groupe. Toute tentative d’en changer va les mettre hors leur zone de confort.  Leur premier réflexe sera alors de tenter de garder les choses telles qu’elles ont toujours été. Quitte à le saboter, de manière à ce qu’il reste à sa place. Comme Carl qui faisait en sorte de refaire de moi le loser à faible revenu qui vit misérablement, tel qu’il m’avait toujours connu. 

LEÇON 3 : Le manipulateur va toujours te rabaisser pour pouvoir t’isoler, tout en se mettant en position d’indispensable.
Carl m’offre un travail prestigieux. Je lui dois ma reconnaissance. Carl se montre aussitôt déçu de moi. Je ne veux surtout pas décevoir celui qui m’a fait une telle faveur. Alors je fais l’effort de faire ce qu’il me demande. Et j’en fais même plus. Et je le fais si bien que toutes mes suggestions non-sollicitées ont été acceptées par l’équipe de production.

Le problème, c’est que si ses collègues et patrons voient que j’ai ce qu’il faut pour faire partie de la boite, ils vont m’y inclure. Donc, Carl va cesser d’être indispensable pour moi. Il perdra le contrôle qu’il s’est donné sur ma carrière, et par extension sur moi. Il doit donc me remettre à ma place. Celle que j’ai toujours eue à ses yeux.

Pour ce faire, il me donne ensuite de mauvaises instructions pour les décors. Puis il expose mes mauvais décors à sa patronne, dans le but que celle-ci me juge indigne de travailler là. Et pour que ça soit bien clair pour moi, il arrange ensuite une rencontre pour qu’elle puisse me rabaisser en personne sur mon travail minable. Et il en rajoute une couche en me rabaissant lui-même auprès d’elle, et ce devant moi, afin de s’assurer que je comprenne que non, je n’ai pas et je n’ai jamais eu ce qu’il faut pour faire partie de la boite. De tous ces gens, seul Carl a la générosité de me tolérer pour mon évidente incompétence. Alors même si je ne reçois rien, je lui dois tout.

Et voilà comment il peut me conditionner à trouver normal le fait que je dois toujours faire plus que ce qui m’est demandé, que je ne sois pas crédité pour mon travail, et que celui-ci me rapporte si peu. Et je dois le remercier car il m’est indispensable, puisque ce n’est qu’à travers lui que je peux vivre la fierté de voir mon travail passer à la télé. 

LEÇON 4 : Beaucoup de gens font semblant de vouloir t’aider, mais en réalité ils ne cherchent qu’à s’aider eux-mêmes.
Dans un précédent billet, je racontais comment une amie m’avait offert la colocation afin de me rendre service car je venais de me séparer d’avec Karine. En réalité, elle cherchait juste un larbin pour s’occuper de l’appartement, de ses animaux et aussi pour payer le loyer puisqu’elle partait vivre chez son nouvel amoureux. Ici, le principe est le même. Carl me rend service en m’incluant dans son travail d’animation 3D, mais je me retrouve à faire son travail à sa place. Puis, sans me nommer, il présente mes designs et mes idées à ses patrons. Et c’est lui qui récolte le prestige et le gros salaire. 

Et la plus difficile à digérer :

LEÇON 5 : L’entourage de l’arnaqueur / profiteur / manipulateur va toujours prendre son parti contre toi.
Si tu racontes ce qui est arrivé, si tu exposes ses faits et gestes, même si tu apportes des preuves solides, son entourage aura l’une (ou plusieurs) de ces réactions.

  • Nier que c’est arrivé, peu importe l’évidence apportée.
  • Te rabaisser en te qualifiant de rancunier qui vit dans le passé incapable de décrocher de ses petites frustrations.
  • Te faire porter seul la responsabilité de ce qu’il t’a fait subir, en te disant un truc dans le style de : « Si tu le savais qu’il était comme ça, et que tu es quand même retourné t’exposer à ça, alors c’est ton problème. C’était à toi de faire les bons choix. »
  • Certains vont se montrer un peu plus ouvert. Ils vont reconnaître tes preuves de son mauvais comportement, mais ils vont répondre un truc comme « Ok, wow! Je suis surpris. Je n’aurais jamais imaginé ça de lui. » … Pour ensuite continuer de le fréquenter en l’estimant tout autant qu’avant, comme s’il n’avait jamais rien fait de mal.

Aussi tordue soit-elle, il y a une logique derrière ces réactions : Qu’est-ce que ça apporterait à son/sa conjoint/e, à sa famille et à ses amis de se mettre en froid avec lui, pour prendre ton parti ? Rien ! Ça peut seulement leur causer des ennuis. Il y va donc de leurs propres intérêts de continuer de le soutenir. Et de te bannir de leur bel univers harmonieux, puisque tu ne fait rien d’autre que d’y apporter de la merde, avec tes revendications négatives.

Lorsque l’on a quelqu’un comme ça dans sa vie, la meilleure chose à faire est de la maintenir à distance. Ou mieux encore, si on le peux, couper tout contact avec cette personne.

La pause de dîner qui interrompit mes études pendant dix ans.

Dans les années 80 et 90, j’étais affligé d’une malchance pas possible. Vous connaissez la loi de Murphy? Celle-ci dit : « Tout ce qui peut aller mal va aller mal.«  Eh bien, à l’époque, pire que celle de Murphy, il y avait la loi de Steve Requin : « Et tout ce qui n’a aucune raison raison d’aller mal va aller mal quand même. »

N’empêche, il parait que de chaque expérience négative, on peut en tirer des leçons profitables. Alors voyons ce que j’ai appris cette fois là.

C’est au milieu des années 80 que j’ai terminé mon école secondaire. Je suis allé au cégep, faisant ma première session à Edouard-Montpetit de Longueuil, puis au Cégep de St-Hyacinthe dans la ville du même nom. Dans les deux cas, j’ai abandonné en cours de route. Je n’avais pas encore la maturité requise pour prendre mes études aux sérieux. Mais surtout, je n’avais pas encore une idée claire de ce que je voulais faire de ma vie. Je suis donc entré sur le marché du travail, histoire de rembourser mes prêts étudiants, tout en me donnant le temps de réfléchir sérieusement sur mon avenir. Étant donné mon bas niveau d’études et mon manque de diplômes, j’ai fait de la plonge pour des restos.  

Mon bon copain Carl avait également passé une année pour rien à St-Hyacinthe. À ceci près qu’il n’avait pas abandonné en cours de route. À l’époque, nous avions des idées de grandeurs dans le domaine artistique. On faisait du cinéma amateur, tournant quelques sketchs, et on se voyait devenir les futurs Spielberg ou Mel Brooks. Après St-Hyacinthe, il s’était inscrit au Collège Dawson, dans le Vieux Montréal. Il ne me disait que du bien de ses classes et de leur méthode d’enseignements. J’ai donc décidé de le suivre, m’inscrivant moi aussi en Cinéma à Dawson.

Le jour des inscriptions, Carl et moi nous rendons à Dawson. Nous remplissons les formulaires, on donne le chèque pour payer l’inscription, et on remet le tout à la femme derrière le comptoir. Tout est OK pour Carl, mais pas pour moi. J’étais supposé apporter mon certificat de naissance. Carl s’excuse, il a oublié de me le dire. Mais c’est normal. Ça fait un an qu’il est à Dawson. Ayant déjà fourni son certificat l’année dernière, il n’avait pas à le ramener cette année. La madame me dit que ça ne pose pas de problème, je n’ai qu’à passer le lendemain et le lui amener. En attendant, elle va laisser mon enveloppe sur le comptoir. J’accepte.

À l’époque, il n’y avait pas encore de guichet automatique à Saint-Hilaire. Aussi, le lendemain, j’agis comme toute personne qui prend son enregistrement d’études au sérieux : je m’en occupe le plus tôt possible. Je suis allé à ma banque à son ouverture, à 10h00, pour y retirer l’argent requis pour prendre le bus.  En sortant de la banque, j’ai pu prendre le bus de 10h20. Celui-ci m’a déposé à Longueuil à 11h20. De là, j’ai pris le métro de Longueuil jusqu’à Berri à Montréal. Puis, de Berri à Square Victoria. Il était midi lorsque je suis arrivé à Dawson.

La femme qui m’a servi hier n’est pas là. Elle est partie dîner. J’explique à sa remplaçante que je viens pour porter une copie de mon certificat de naissance pour compléter mon inscription. Je vais même jusqu’à lui indiquer sur le bureau l’enveloppe d’inscription à mon nom. Elle prend l’enveloppe, l’ouvre, y met la copie de mon certificat, referme l’enveloppe et la repose sur le comptoir. Alors voilà, mon inscription est complétée. Il ne me reste plus qu’à attendre de leurs nouvelles.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone à Dawson afin de leur demander la raison pour laquelle je n’ai rien reçu. Je suis tombé sur la madame qui m’a servi la première fois. Après avoir consulté mon nom sur son ordi, elle me dit que mon inscription n’a pas été enregistrée car je ne suis jamais allé lui porter mon certificat de naissance pour compléter mon dossier. Je lui remet les pendules à l’heure en lui affirmant qu’au contraire, je suis bien allé le faire le lendemain, et que je l’ai remis à sa remplaçante qui l’a bien mis dans l’enveloppe. Mais il semblerait que la remplaçante ne lui a pas dit que j’étais passé. Elle n’a donc jamais pensé à vérifier le contenu de l’enveloppe. 

 » Bon et bien, puisque mon dossier a toujours été complet, pouvez-vous m’envoyer mes papiers d’acceptation et mon horaire? »
« Ah, désolé, ça ne sera pas possible. Les classes sont toutes planifiées, les horaires sont déjà tous faits. Il va falloir que vous attendiez la prochaine session. »

Bizarrement, bien qu’ils ne m’aient pas inscrit, ils ont quand même encaissé mon chèque d’inscription. Et bien sûr, il n’est pas remboursable.

Trois mois plus tard, je retourne à Dawson pour m’inscrire pour la session suivante. Comme mon dossier est complet, j’ai juste à leur faire un chèque.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone de nouveau à Dawson afin de leur demander la raison pour laquelle je n’ai rien reçu. Il semblerait que cette fois l’erreur était de ma part. En effet, je ne peux pas m’inscrire pour la session d’hiver si je n’ai pas d’abord fait la session d’automne. J’ai beau lui dire que c’est l’autre conne qui m’a induit en erreur avec son « Tu peux te réessayer la SESSION prochaine », rien à faire pour me faire rembourser. 

Six mois plus tard, je retourne à Dawson pour m’y inscrire. Puisque mon dossier est complet, j’ai juste à leur faire un 3e chèque.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone à Dawson afin de leur demander la raison pour laquelle je n’ai rien reçu une troisième # »$%& de fois. Cette fois, l’erreur est monétaire. En effet, entre ma 2e et 3e tentative, les frais d’inscription ont augmenté de 5$. Puisque mon formulaire d’inscription était déjà complet depuis un an, je n’ai pas eu à en remplir un nouveau. Par conséquent, je n’ai jamais reçu la moindre indication du changement du tarif. Et puisque mon chèque n’en couvrait pas les frais, ils ne m’ont pas inscrit. Et malgré ça, ils ont tout de même pris la peine de l’encaisser.

Est-ce que je dois encore préciser qu’ils ne peuvent rien faire pour moi parce que les cours sont déjà planifiés, horaires sont déjà fait, que l’argent n’est pas remboursable et qu’il va falloir que j’attende encore une autre année avant de pouvoir m’inscrire?

Je suis tenace et déterminé. Un an plus tard, je retourne à Dawson m’inscrire. Et cette fois, je ne laisse rien au hasard. Je prend bien la peine de vérifier avec eux si le formulaire d’inscription est bien le même cette année qu’il y a deux ans. Je demande que l’on vérifie si mon dossier est bien complet. Je demande à deux reprises de me préciser le bon montant de l’inscription avant de l’écrire sur le chèque. Je ne pars qu’après avoir eu la garantie de la femme au comptoir que mon inscription a été faite dans les règles, sans le moindre problème. Elle le confirme. Cette fois, rien ne peut se mettre en travers de mes études et moi.

Deux ou trois jours plus tard, je reçois un appel d’une Mme Moira qui me dit qu’elle a consulté mon dossier, mais qu’il y a un truc qu’elle ne comprend pas. Selon la politique de Dawson, on n’accepte pas les candidats qui se sont vus refuser l’entrée deux fois. Non seulement mon dossier indique que j’ai été refusé trois fois, il n’y a aucune note, aucune indication, aucune raison pour expliquer mon cas. Je viens pour le lui expliquer, mais elle m’interrompt. Elle s’occupe juste des inscriptions, pas des révisions de dossiers. Elle me demande de mettre mon explication par écrit et de l’envoyer dans les plus brefs délais à Dawson, à l’attention d’un monsieur Doyle. 

Le jour-même, je lui écris une lettre dans laquelle je lui raconte un résumé de ce que vous venez de lire ici. Je l’envoie par la poste le lendemain.

Les semaines passent. Carl reçoit ses papiers d’acceptation et son horaire par la poste.
Moi ? Rien !

Je téléphone à Dawson et je demande à parler à Monsieur Doyle afin qu’il s’explique sur ce 4e refus, parce que là ça commence à bien faire en ! »/$%?&*!!!

Il me répond que dans une institution sérieuse et hautement cotée comme Dawson, le genre d’événements que j’ai décrit dans ma lettre ne peut juste PAS arriver. Il est d’ailleurs évident, d’après ma lettre, que je ne suis pas une personne sérieuse. Le genre qui va blâmer tout le monde sauf lui-même pour ses problèmes. Et les irresponsables dans mon genre, on n’en veut pas à Dawson. Merci et bonsoir!

Deux ans de perdus.
L’argent de quatre inscriptions perdus.
Et la possibilité d’un jour étudier à Dawson, perdu.

Ça ne sera qu’à l’âge de 27 ans, soit dix ans après ma première expérience au cégep, que j’y retournerai. Cette fois, je saurai ce que je veux faire de ma vie. Cette fois je serai plus sage, plus intelligent, plus cultivé, plus sérieux. Cette fois j’aurai bien en main tous les documents requis. Et surtout, ça sera dans une autre institution que Dawson.

De chaque expérience négative, on peut tirer des leçons qui vont nous servir toute notre vie. Hélas, de cette malheureuse expérience avec Dawson, la seule leçon que je pouvais tirer, c’est de toujours garder sur soi son certificat de naissance. Parce qu’on ne sait jamais quand on aura à prouver que l’on est vraiment né.

La bêtise humaine, ça déménage (3 de 3)

Avant de vous raconter cette anecdote, je dois tracer les grandes lignes de ma situation à ce moment-là.

À la fin de mes 40 jours d’itinérance de l’été 2020, j’habitais à Beloeil en chambre dans une maison située près du CHSLD où je faisais mes débuts en tant que préposé aux bénéficiaires.  En plus de la chambre, je payais $114 par mois à Libre Entreposage Beloeil pour le local où je laissais mes meubles et la majorité de mes possessions.   Puis, en novembre, j’ai changé d’employeur, passant à une maison de retraite au village agricole de Saint-Jean-Baptiste.  Ma copine Mégane m’y a trouvé un logis, qui est en fait un petit espace commercial dans un sous-sol pour $250 par mois, chauffage, électricité et wifi inclus.  Techniquement, je n’étais pas supposé y habiter, mais je n’avais aucun autre choix.  Sans posséder de véhicule, je devais rester près de mon travail.  Et c’est tout ce qu’il y avait de libre à Saint-Jean-Baptiste à ce moment-là.

Deux mois plus tard, mon propriétaire m’apprend que le 3½ au 2e étage se libérera pour le 1er février.  Il est un peu délabré et un peu trop petit pour que j’y apporte tous mes meubles et possessions.  Mais il n’est que $480 par mois et il inclut frigo, cuisinière, et surtout salle de bain, trois éléments que je n’ai pas en bas.  Le propriétaire me dit cependant que je devrai quand même respecter mon bail d’en bas. Je prends la chose avec un grain de sel, en me disant que la place me servira désormais d’entrepôt, ce qui me permettra de cesser de louer le local où j’entrepose mes affaires.  Et bien que le loyer d’en bas coûte le double de celui de Libre Entreposage Beloeil, mes affaires seront deux étages plus bas au lieu de 16 kilomètres plus loin, ce qui sera beaucoup plus pratique puisque je n’ai pas encore d’auto.  Entre mes quarts de travail et ceux de Mégane, elle m’aide à ramener ma table et quelques autres meubles avec son auto.  En attendant, je paie les trois loyers, sous-sol, appartement et entrepôt, pour un total mensuel de $844.  Mais l’avantage avec l’entrepôt, c’est qu’il n’y pas de bail, la location est au mois.  Je pourrai donc rapatrier mes affaires dès le premier mars.

Ce qui nous amène à l’anecdote:

C’est au milieu de février 2021, tandis que je m’installe au 2e étage, que ma mère m’appelle pour m’annoncer que mes parents désirent déménager pour revenir aux alentours du Mont-Saint-Hilaire, donc plus près de moi.  Et ils me demandent de leur chercher des logis puisqu’ils n’ont pas accès à internet.  Je leur dis que ce n’est pas la saison.  Je leur rappelle que c’est au mois de mars que les propriétaires envoient les documents de renouvellement de baux.  Les locataires ont jusqu’au 31 mars pour dire aux propriétaires s’ils renouvellent le bail ou non.  Et ce n’est qu’en avril et mai, une fois que les propriétaires savent quels logements seront libres, qu’ils passent les annonces.  C’est à ce moment-là que l’on peut trouver un appartement dans lequel déménager.  Ce n’est pourtant pas la première fois dans leur vie qu’ils déménagent.  Ils devraient savoir ça.

Ils insistent !  Ils disent qu’ils ne peuvent pas donner leur avis de départ de leur logis actuel sans avoir un prochain appartement où aller.  Ils risqueraient de se retrouver à la rue s’ils ne trouvent rien. 

J’ai beau leur réexpliquer pourquoi il faut attendre la saison du déménagement de mai-juin, rien à faire.  Je leur explique que les rares logements qui sont annoncés maintenant, c’est parce qu’ils sont pour aménager maintenant.  Je me donne moi-même en tant qu’exemple, comme quoi je suis maintenant pris à payer deux loyers puisque je dois honorer mon premier bail jusqu’au 30 juin. 

Sur le coup, ils semblent comprendre.  Mais le lendemain, ma mère m’appelle en larmes, comme quoi la possibilité de ne pas se trouver un prochain logis les angoissent au point de ne pas pouvoir trouver sommeil.  Je leur rappelle qu’au nombre de fois où j’ai déménagé dans ma vie, je sais comment ça marche.  Et que j’ai quand même passé cinq ans à être concierge et surintendant d’édifices à logements. Si je leur dis qu’ils doivent signaler leur non-renouvellement en mars, chercher un appartement en avril, réserver les déménageurs en mai, préparer le déménagement en juin et déménager le 1er juillet, c’est parce que telle est la procédure.  Ce n’est pourtant pas la première fois qu’ils déménagent.  Ils sont supposés savoir tout ça déjà.

Une semaine plus tard, mes parents arrivent chez moi, leur véhicule plein de boites.  Ils ne m’ont pas écouté.  Une de leurs connaissances leur a parlé d’un logement qui se libérera le 1er mai à Beloeil.  Et ils viennent d’en signer le bail.  En attendant que le déménagement se fasse, ils vont passer mars et avril à amener chez moi de leurs items qu’ils vont entreposer dans mon local vide en bas.  C’est qu’ils viennent également de louer les services d’une compagnie de déménagement pour le premier mai, et ils tiennent à ce que le déménagement prenne moins de temps, histoire de sauver de l’argent.   Voilà pourquoi ils amènent des trucs d’avance chez moi, Et voilà qui m’oblige à laisser mon local à leur disposition, et à prolonger mes frais de deux autres mois chez Libre Entreposage Beloeil.

Arrive le premier mai.  Les déménageurs et leur camion sont planifiés pour arriver chez mes parents au matin à 8h et finir le déménagement vers 11h.  Quant à moi, je loue une camionnette pour me taper moi-même deux déménagements.  Le premier, c’est en vidant mon sous-sol des affaires de mes parents pour leurs apporter dans leur nouvel appartement à Beloeil.  Et le second, c’est quand j’irai ensuite chercher mes propres affaires à Libre Entreposage Beloeil pour les ramener chez moi. J’estime quatre heures pour chaque étape, donc je devrais finir à 16h, ce qui me laisse largement le temps de rapporter la camionnette au bureau de location le jour même.

J’avais chargé à peine la moitié du stock de mes parents que ma mère m’appelle, toute bouleversée. Elle me dit que les déménageurs sont arrivés, ils ont commencé à charger leurs affaires.  Puis, ils ont tout redéchargé dans la cour avant de partir en les engueulant.  Je lui demande d’expliquer, mais elle en est incapable car elle est toute perturbée de ce qui vient d’arriver, ce qui fait que je dois me rendre chez eux pour m’arranger moi-même avec les déménageurs.

J’arrive chez mes parents à St-Hyacinthe.  Juste à temps pour voir revenir les deux déménageurs.  Je leur demande de s’expliquer.  Il se trouve que mes parents habitent un 5 ½, en plus de louer la cave qui est pleine des outils et autres boites de stock de mon père.  Aussi bien dire qu’ils occupent un 6½.  Mais dans le but de sauver de l’argent, au moment de louer le camion, mon père a déclaré qu’ils n’avaient qu’un 3½.  Résultat, la compagnie de déménagement leur a envoyé un camion de format moyen et deux déménageurs, alors qu’il aurait fallu un grand camion et trois hommes.  C’est en se rendant compte que le camion moyen sera insuffisant pour tout amener qu’ils l’ont vidé dans la cour, avant de retourner chercher un grand camion et un homme de plus.  Or, s’il y avait un grand camion, il n’y avait pas d’homme supplémentaire disponible.  Ils me présentent un nouveau contrat et demandent ma signature pour annuler l’ancien.  À cause de la malhonnêteté de mon père, un déménagement qui aurait dû s’amorcer à 8h n’était même pas encore commencé à 10h30

Je lis les clauses du contrat et j’en saute au plafond.  Je constate que cette compagnie de déménagement charge au voyage et non à l’heure.  Que le déménagement prenne deux, trois ou quatre heures, c’est le même prix. Ça signifie que pendant deux mois, mes parents ont encombré mon sous-sol pour rien.  Et en brûlant 25$ d’essence par voyage pour m’amener leurs boites, ils ont dépensé $250 d’essence inutilement.  Et en m’empêchant de rapatrier mes affaires deux mois plus tôt, j’ai eu à payer deux mois supplémentaire pour rien à mon entrepôt.  

Pendant les heures que ça prend aux deux hommes pour charger le grand camion, je ne peux pas retourner à mon propre déménagement.  Je dois intervenir de nombreuses fois parce que mon père interfère avec le travail des déménageurs en insistant pour les aider.  Or, à chaque fois qu’il impose son aide, il est toujours plus une nuisance qu’autre chose.

Il est 14h30 lorsque le camion des déménageurs est enfin chargé.  Je pars chez moi pour terminer de charger les affaires de mes parents dans ma camionnette louée. 

Plutôt que de leur donner l’adresse où se rendre, mon père dit aux déménageurs de le suivre.  Vous ai-je déjà dit que mon père est un enragé du volant ?  Par conséquent, à chaque fois qu’un feu de circulation vire au jaune devant lui, au lieu de ralentir il accélère pour passer avant que ça vire au rouge.  Sauf que le camion qui le suit n’a pas le temps de passer avant que la lumière change.  Mon père les a donc rapidement perdus.  Je n’étais même pas rendu à la moitié du chemin que ma mère m’appelle à leurs secours.  Je fais demi-tour, je retrouve le camion sur le bord de la route sans trop de peine, et je leur demande de me suivre. Et je m’arrête à chaque feu jaune, moi.

Une fois rendu chez mes parents, les déménageurs et moi comprenons la raison pourquoi mon père ne leur a pas donné l’adresse.  Toujours dans le but d’épargner, il leur avait dit qu’ils partaient d’un rez-de-chaussée pour aller habiter dans un autre rez-de-chaussée.  En fait, leur nouvel appartement est situé au 4e étage.  Dans un édifice SANS ascenseurs.  Je me facepalme à trois mains tandis que les déménageurs récitent leur répertoire de mots d’église par ordre alphabétique.

Étant tout de même passablement costaud, je me porte volontaire pour aider, pour en finir au plus vite.  Je dois cependant continuer d’intervenir à de nombreuses reprises alors que mon père les interrompt sans cesse dans leur travail avec ses interventions aussi malvenues que nuisibles.  Ce n’est qu’à 17h que les déménageurs terminent le travail. 

Voici venu le temps du règlement de compte, dans tous les sens du terme.   Si mes parents avaient été honnête en disant qu’ils avaient du stock pour un 5½ + une cave, qu’ils partaient d’un rez-de-chaussée pour aller dans un 4e étage, donc qu’ils auraient eus dès le départ un grand camion et trois hommes, et qu’ils les avaient laissé faire leur travail sans intervenir, le déménagement aurait duré quatre heures et aurait coûté $750.  Et surtout, les déménageurs auraient pu faire le second déménagement qu’ils avaient à leur horaire ce jour-là.  Mais à cause des conneries de mes parents, le déménagement a pris neuf heures.  Par conséquent, les déménageurs n’ont pas pu honorer leur contrat avec leur second client de la journée. Pour toutes ces raisons, ils leurs ont chargé le double, plus une amende pour leur avoir mentis sur plusieurs détails importants, pour un total de $1 700.  Ajoutons à ça les $250 d’essence gaspillée tel que je l’explique plus haut, et on arrive à $1 950. 

Le déménagement était fini pour eux.  Mais il ne l’était pas pour moi.  Puisque j’étais là avec ma camionnette louée, aussi bien monter tout de suite son contenu chez mes parents.  Je dois ensuite retourner chez moi, finir de charger la camionnette avec le reste de leurs affaires, pour ensuite revenir leur monter.  Il sera 20h lorsque je pourrai enfin me rendre à Libre Entreposage Beloeil pour y prendre mes affaires.  Je suis aussi épuisé physiquement que mentalement.  Mais je dois quand même travailler sans relâche à transporter seul mes lourdes possessions afin de vider mon local d’entrepôt, car si je ne rends pas la camionnette avant l’ouverture demain matin, on va me charger une journée supplémentaire à la compagnie de location de camionnette. ... ET un mois supplémentaire à l’entrepôt.  Il est une heure du matin lorsque j’ai enfin déchargé la dernière boite chez moi. 

Est-ce que je peux enfin me coucher ?  Eh non !  Je dois charger mon vélo dans la camionnette et ramener le véhicule au point de location, à Mont-Saint-Hilaire.  Ensuite, c’est à vélo que je contourne la montagne pour revenir chez moi.  Il sera 2h45 du matin lorsque je toucherai enfin mon lit, complètement vidé de toute énergie.  Encore heureux que je ne travaillais pas le lendemain.

Pour les deux mois qui allaient suivre, mes parents devront m’emprunter de l’argent à deux reprises.  Pourquoi ?  Parce que, tout comme je les avais prévenus qui allait arriver, ils ont eu à payer deux loyers en mai et en juin, celui de Saint-Hyacinthe et celui de Beloeil.  Et leur pension de vieillesse ne leur permettait pas d’en couvrir le coût.  Ils m’ont remboursé, mais cette dépense supplémentaire monta le coût total de leur déménagement à $3 550.   Contre $750 s’ils m’avaient écouté au lieu d’en faire à leur tête.

Analyse d’un comportement à problèmes.
L’année dernière, lorsque j’ai écrit la série Un câble d’acier ombilical, je parlais du fait que durant les 50 premières années de ma vie, mes parents n’ont jamais pu accepter l’idée que je puisse vivre sans eux. Voilà pourquoi ils ont toujours tout fait pour me rendre dépendant d’eux. En s’introduisant de force dans tous les aspects de ma vie, en me faisant constamment perdre amis, conjointes, carrières, argent, appartements, etc, ça leur permettait ensuite de m’imposer leur présence afin de me venir en aide. Une aide dont je n’aurais eu nul besoin, n’eut été leur efforts constant à saboter ma vie. Mais après les six premiers mois de 2020, lorsqu’ils ont poussé leur travail de destruction à en réussir à me faire perdre deux emplois, mon couple et mon logis, faisant de moi un itinérant à un mois de mes 51 ans, j’en ai eu assez et ils ont su (ma mère, du moins) ma façon de penser.

Je ne m’en étais pas rendu compte à ce moment-là, mais la stratégie de mes parents a changée. À partir de ce point, ils ne m’imposaient plus leur aide. C’était l’inverse. ils demandaient mon aide, pour tout, pour rien, pour n’importe quoi. Ce déménagement en était l’un des plus grands exemples. Dès le départ, ils le prouvent, en se montrant incontrôlablement déraisonnables, avec leur peur de ne pas pouvoir se retrouver un appartement une fois qu’ils auraient signifiée leur non-renouvellement de bail. Bizarrement, trois ans plus tôt, ils n’avaient pas du tout cette crainte lorsqu’ils ont spontanément annulé leur bail dans le but de me suivre à Sherbrooke, 24h après que je leur ai annoncé mon départ. Et ce, sans savoir où ils allaient habiter par la suite.

Ils me demandent de l’aide pour trouver un appartement. Voyant que je refuse, ils se débrouillent seuls, ce qui fait qu’ils sont obligés de prendre un appartement au 4e étage dans un édifice sans ascenseur, ce qui est une terrible épreuve pour leurs vieilles jambes, mais ils n’avaient pas le choix puisque je n’étais pas là pour les aider à trouver un meilleur endroit. Ensuite, eh bien, je le sais bien, que mon père est un menteur. Si seulement c’était moi qui m’étais arrangé avec les déménageurs, tout se serait bien passé. Mais noooooon, je suis un fils indigne qui les laisse se débrouiller avec des choses compliquées qu’ils ne comprennent pas, et voilà le résultat : un déménagement qui leur a pris plus du double du temps et coûté quatre fois et demi son tarif. Pour continuer de m’imposer leur présence sur une base plus qu’hebdomadaire, ils ont besoin que je leur laisse mon sous-sol pour leurs boites. Ensuite, ils ont besoin de moi pour que je leur ramène ces boites. Puis ils ont besoin de moi pour m’arranger avec les déménageurs qui les insultent et abandonnent le travail. Puis ils ont besoin de moi pour empêcher mon père d’interférer avec le travail des déménageurs. Puis ils ont besoin de moi pour retrouver le camion de déménageur que mon père a semé en conduisant comme un malade. Puis ils ont besoin de moi pour aider les déménageurs. Puis ils ont besoin de moi pour ne pas crever de faim puisqu’ils ne peuvent pas se payer deux loyers en même temps.

Et moi, je suis supposé trouver ça normal, que des gens qui n’ont jamais eu le moindre problème pour déménager tout le long de leurs vies, se comportent du jour au lendemain comme des attardés mentaux qui n’ont jamais rien vu et n’ont jamais rien réussi par eux-mêmes, incluant les tâches les plus simples?

Ce sera un an plus tard, le 3 mai 2022, après encore plusieurs autres « appels à l’aide » de ce genre, que j’ai fini par comprendre que c’était leur nouvelle stratégie pour me manipuler à être le plus souvent possible avec eux. Écoeuré pour de bon, je les ai reniés, coupant tous les ponts, toutes les communications.  Et aujourd’hui, presque deux ans plus tard, à voir à quel point ma vie s’est radicalement améliorée depuis qu’ils n’y interviennent plus, mon seul regret est de ne pas l’avoir fait trente ans plus tôt.

Les gens irresponsable vont toujours te contrôler par ton sens des responsabilités.

La bêtise humaine, ça déménage (2 de 3)

Je ne pensais pas faire une série avec le billet précédent, jusqu’à ce que plusieurs personnes m’en demandent une suite.  Alors pourquoi pas !  Mais cette fois, j’y vais de mes souvenirs car je n’ai jamais mis ces anecdotes sur Facebook, alors je n’ai aucune capture d’écran pour les appuyer.

À 55 ans, j’en suis à mon 38e logis.  Et là-dessus, croyez-le ou non, ce n’est que la seconde fois que je déménage volontairement.  Toutes les autres fois étaient par obligations.  Je déménageais pour cause d’études, ou de fin de celles-ci.  Pour le travail, ou pour fin de ceux-ci.  Pour habiter en couple, ou partir à la fin de ceux-ci.  Pour colocation avec des amis, jusqu’au départs de ceux-ci, rendant le loyer trop cher pour mon budget.  Pour infestation de parasites, souris, punaises, rats.  Pour rénovations.  Pour reprises de baux par les propriétaires.  Et, non le moindre, tel que déjà raconté dans ce billet de la série Un câble d’acier ombilical, j’ai souvent eu à déménager à cause de mes parents qui m’ont fait perdre, à de nombreuses reprises, logis, carrières et couples.    

Cette fois-ci, au lieu de dénoncer la bêtise humaine des autres, je vais plutôt vous raconter comment on a essayé de m’arnaquer, en pensant que ce serait moi qui ferais preuve de bêtise. 

L’appartement qui est une voie publique.
1996, J’ai 27 ans et je suis de retour aux études.  Je trouve une petite annonce pour un loyer grand et abordable.  Il est dans le sous-sol d’une maison privée.  Le sous-sol est divisé en deux appartements.  Le superviseur de l’endroit, qui me fait visiter, habite l’autre moitié du sous-sol.  L’appartement libre est une grande pièce qui n’a aucune division.  Il y a un comptoir cuisine. Il y a une porte vers l’extérieur. Celle-ci mène à la cour arrière. Et il y a une porte intérieure. Celle-là donne sur un corridor, la porte du logis du superviseur, ainsi que sur l’escalier qui monte vers le logis du propriétaire.  La toilette est dans le corridor, donc partagée avec le superviseur. Et même en plein jour, il faut allumer la lumière car les deux minuscules fenêtres rectangulaires éclairent très peu.

Il me dit quatre choses qui m’enlèvent immédiatement envie d’habiter là.

  1. C’est dans mon logement que sont situées les boites électriques, le contrôle de l’eau et les câbles de téléphone et de la télé.  Je dois donc m’attendre à ce que le propriétaire et autres techniciens viennent y travailler n’importe quand. 
  2. La loi exige que chaque logement possède deux issues.  La seule porte extérieure du sous-sol est dans mon appartement.  Ainsi, pour des raisons de sécurité, il n’y a pas de verrou à ma porte intérieure, afin de laisser libre accès au voisin en cas d’incendie.
  3. D’ailleurs, le soir, afin de ne pas déranger les propriétaires qui habitent en haut, le superviseur passe toujours par la porte extérieure du sous-sol pour entrer et sortir de la maison. Porte qui est dans mon logis.
  4. Afin de « lui fournir une preuve comme quoi je suis vraiment étudiant », il demande une copie de mon horaire de cours.

« Je ne l’ai pas encore.  Mais je peux vous fournir ma carte d’étudiant du Cégep. »
« N’importe qui peut s’inscrire à un cégep et décider par la suite de ne pas y aller, et de faire quand même passer pour un étudiant avec sa carte. »

Ah bon !?  En quoi est-ce qu’un horaire de cours est une meilleure preuve de non-abandon-d’études qu’une carte étudiante ?  Déjà qu’il n’y a aucune raison logique ni légale pour laquelle je devrais fournir à un propriétaire une preuve comme quoi je suis étudiant, je ne vois qu’une raison pourquoi il exige mon horaire de cours : Savoir quand je serai absent de mon appartement.  Un appartement dans lequel les propriétaires et lui auront accès à tout moment, via la porte non-verrouillable.  Tant qu’à habiter dans un lieu public où j’aurai zéro intimité et qu’aucune de mes possessions ne seront en sécurité puisqu’il n’y a aucune pièce où je pourrais embarrer mes choses, je crois inutile de préciser que je suis allé me chercher un logis ailleurs. 

L’ « amie » qui me voulait comme homme à tout faire… et homme à tout payer.
En 2011, après 12½ ans de relation de couple, Karine et moi nous sommes séparés à l’amiable.  En plus, le propriétaire reprenait notre logement pour y installer des membres de sa famille.  Karine est partie habiter ailleurs, et je suis allé vivre dans petit appartement de sous-sol près de mon travail.  Ça faisait un mois que je m’y étais installé lorsque j’y a reçu un appel de Salomé, une amie datant de mon cégep.  Elle a entendu dire que Karine et moi étions séparés, et elle m’offre une pièce de son appartement.  Je décline !  D’abord, son appartement pue la pisse de chat et la ménagerie.  Elle a en effet (au moins) trois chats, un lapin, des serpents, des lézards et je ne sais quoi d’autre.   Elle insiste, comme quoi elle s’ennuie de moi, et que le fait d’habiter ensemble nous permettra de repartir sur plein de projets artistiques comme dans le temps.

À ce moment-là, voilà quatorze ans que Salomé est dans mon entourage, et ça fait quatorze ans que je la vois agir. C’est une opportuniste sans la moindre empathie qui n’hésite jamais à manipuler et utiliser les gens pour son profit personnel. Puisqu’elle sait très bien que je la connais parfaitement, je me suis souvent cru à l’abri de ses magouilles.  C’est la raison pour laquelle j’ai quelquefois accepté de travailler avec elle sur certains projets. Mais à chaque fois que ceux-ci commençaient à fonctionner, elle m’en écartait pour en récolter seule les profits.  Au moment où elle m’appelle, voilà plusieurs mois, voire quelques années, que nous n’avons pas eu de contacts à part l’occasionnel LIKE sur Facebook.  Et là, comme ça, spontanément, je dois croire qu’elle s’ennuie de moi, et qu’elle est mue par une pulsion humaniste de venir à mon secours ?  Ça ne lui ressemble pas du tout. Aussi, je décline de nouveau, invoquant le bail que je viens de signer et qui me lie légalement aux paiements de cet appartement.  J’invoque également la distance entre son appartement et mon travail, distance que je ne pourrais plus couvrir à pied.  Enfin, il y a mon chat, Tommy, qui virerait certainement fou à se voir devenir coloc avec (au moins) trois autres chats.  Elle me demande une dernière fois si je suis vraiment sûr et certain de ma décision.  Je lui confirme que oui.  Elle met donc fin à l’appel.

Deux heures plus tard, Une amie commune (qui ignorait que Salomé venait de m’appeler) m’apprend via MSN que Salomé est en couple, qu’elle va aménager chez son nouveau mec, et qu’elle se cherche quelqu’un pour vivre dans son appartement.  Et, bien sûr, le payer à sa place puisqu’elle n’y logera plus.  Et puisqu’elle ne peut pas amener sa ménagerie chez son nouveau conjoint, la personne devra également s’occuper de ses animaux.

Et voilà! Il me semblait bien, aussi, que son offre sonnait faux.   Encore une fois, Salomé m’avait pris pour un imbécile exploitable en croyant que j’allais gober ses histoires.  Et elle l’a fait dans le but de me coincer à payer son appartement puant et à prendre les responsabilités, en travail, en temps en en argent, de nourrir, soigner et ramasser la merde de son zoo.

Il me semble que depuis le temps que l’on se connait, elle sait que je la vois venir avec ses arnaques.  Sûr, je suis tombé dans le panneau à quelques reprises au tout début de notre relation.  Mais j’ai appris ma leçon et plus jamais je ne l’ai laissé me prendre au piège de nouveau.  Pourtant, elle essaie encore et toujours, ce qui démontre qu’elle me croit trop stupide pour apprendre de mes erreurs passées.  C’est ce qui est le plus insultant.

Celle qui ne voulait pas payer ses quatre derniers mois.
Décembre 2020.  Je paie un prix fort pour habiter en chambre dans une maison où je dois garder le silence en tout temps, et où toute visite est interdite.  Puisque le prix de la chambre et du local de l’entrepôt où reposent mes possessions (et où j’ai habité clandestinement pendant tout le mois de juillet de l’année précédente) me coûtent ensemble le prix d’un 4½, je cherche un appartement où je pourrai enfin vivre une vie normale.  Ma copine Mégane m’en trouve un.  Il s’agit d’un très grand logement au prix étonnement abordable, situé tout près de mon nouveau travail.  Je le visite en compagnie de Mégane.  Il est situé en demi-sous-sol.  Grandes fenestrations.  Cinq pièces.  Cuisine et salle à diner séparé par un îlot de travail.  Beaucoup de rangement.  Accès à la cour par une porte patio.  Et, puisque c’est à Saint-Jean-Baptiste, ville agricole, on a droit à superbe vue sur la nature, la forêt, les champs, le Mont-Saint-Hilaire.  Et la meilleure : Ce demi-sous-sol n’est pas situé sous la maison, mais bien sous l’annexe de celle-ci qui sert en partie de garage.  Donc, aucun risque de subir le bruit des propriétaires, ni de les déranger avec le nôtre.  La fille qui y habite y est restée pendant trois ans.  Et là, elle quitte pour aller habiter avec son fiancé qui vient de s’acheter une maison.  Voilà pourquoi elle partira le premier mars.  Mégane, ravie, se voit déjà redécorer la place.  Je le prends.  Mais avant de signer la cession de bail, il me manque juste quelques renseignements pour remplir le contrat.  Nous partons donc en promettant de revenir dans une heure.

En sortant, nous croisons le propriétaire qui revient de travailler.  Nous allons nous présenter, et lui expliquer la raison de notre présence ici.  Le courant passe bien et il semble nous faire confiance.  C’est alors qu’il nous dit :

« Elle vous a bien précisé que c’est un bail de quatre mois ? »
« Bah non !  Mais ça me semble logique, puisque je suppose que son bail se termine le 30 juin, comme tout le monde.  Le prochain bail sera à mon nom. »
« Non !  Il n’y aura pas de prochain bail. Je reprends la place le premier juillet pour y loger mon fils, qui va avoir seize ans. Elle ne vous l’a pas dit ?  Elle cherche quelqu’un pour finir son bail parce qu’elle ne veut pas payer les quatre derniers mois. »

Non, elle ne nous l’a pas dit.  Je ne vais quand même pas aller m’installer à un endroit d’où je serai obligé de déménager de nouveau dans quatre mois.  Bonne chose que le propriétaire s’adonnait justement à passer au moment où nous sommes sortis, sinon cette arnaqueuse me mettait cette charge légale sur le dos.

Payer la moitié, pour occuper le 1/6e
On m’apprend qu’une collègue dessinatrice se cherche un colocataire.  Je visite l’appartement.  Je vois qu’elle possède déjà tous les meubles et électroménagers requis.  Elle occupe donc à elle seule quatre des cinq pièces, en plus du cabanon extérieur.  Elle exige que tout ce que je possède soit entreposé dans ma chambre, et que celle-ci soit fermée et verrouillée en tout temps.  Je dois me débrouiller pour entreposer ma nourriture, car son frigo et garde-manger sont pleins.  Il n’y a pas de place non plus dans ses armoires et tiroirs pour ma vaisselle.  Et aussi, ça serait apprécié que je ne sois pas là lorsqu’elle reçoit son copain, histoire qu’ils puissent avoir leur intimité.

Bref, elle voulait la part financière du colocataire, sans le colocataire.  Là encore, je crois inutile de préciser que je n’ai pas fait la bêtise d’accepter cet arrangement.

Le principe du Bait-and-Switch
Le Bait and Switch est une technique malhonnête qui consiste à annoncer un appartement (d’où bait, l’appât) et à en offrir un autre (d’où switch, changer) au moment de la visite.  J’en ai moi-même vécu quelques-uns.  Voici ceux dont je me souviens. 

L’annonce dit que c’est un 3½ pour $450 dollars.  Je le visite.  La propriétaire me montre un 2½.  Je lui dis que l’annonce parlait d’un 3½.  Elle me répond : « J’en ai un, mais il est plus cher. »

Une autre annonce parle d’un 3½ pour 400$.  C’est bien un 3½, mais il est $500.  Je lui rappelle que l’annonce disait 400.  Il me dit que j’ai mal lu car ce logis a toujours été 500.  Je lui montre l’annonce, disant bien $400, avec photo du building, donc impossible que je me trompe.  Il me baratine alors comme quoi le journal a dû faire une erreur en retranscrivant l’annonce.  Et que ce n’est pas à lui de se faire pénaliser de $100 pour les erreurs des autres.  Étrangement, cette « erreur » persistera pendant plusieurs mois dans les éditions suivantes de ce journal.

Il y a aussi plusieurs proprios d’édifices à logements qui annoncent « 2½, 3½, 4½, à partir de $400 », lorsque tu appelles, il t’annonce qu’il ne lui reste plus que « des 4½ à partir de $600 », et que lorsque tu visites, il ne lui reste plus qu’un grand 4½ à $750.

Je me souviens également ce celle qui avait annoncé un 2½ mais m’a fait visiter un 1½.  Lorsque je lui ai fait remarquer, elle me pointe par terre, montrant que la moitié du plancher est recouvert de prélart et l’autre moitié d’un tapis.  Elle dit : « Ça c’est la cuisine.  Et ça c’est le salon. »

Si un propriétaire se montre aussi malhonnête dès le départ, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit correct si vous acceptez de devenir son locataire.  Alors tout comme moi, il suffit de ne pas commettre la bêtise de prendre ces logements, et vous éviterez ces ennuis.  Car il est inutile d’en dénoncer ces propriétaires malhonnêtes au Tribunal Administratif du Logement.  Tout ce qu’ils vont vous répondre est : « Si vous voyez que c’est une arnaque, c’est à vous de ne pas signer le bail. »  Et ceci laisse ces propriétaires libres de continuer leurs tentatives d’arnaques jusqu’à ce qu’ils arrivent à faire une victime.  Et inutile pour celle-ci de dénoncer ces propriétaires malhonnêtes au Tribunal Administratif du Logement.  Tout ce qu’ils vont vous répondre est : « Si vous avez signé le bail, vous êtes tenus de le respecter.  C’était à vous de faire attention avant de signer. »  

J’avoue que j’ai déjà été tenté de me faire imprimer des cartes d’affaires avec un nom fictif et en ayant comme titre « Enquêteur du Tribunal Administratif du Logement », avec les vraies coordonnées du T.A.L.  Comme ça, à chaque fois que je tomberais sur un/e propriétaire malhonnête, je lui remettrais ma carte en disant : « Nous avons eu quelques plaintes à votre sujet.  C’est pour ça que je suis venu constater par moi-même que ces plaintes étaient bien fondées.  Je vais remettre mon rapport à mon supérieur.  Vous aurez de nos nouvelles bientôt.  Bonne journée. »  Voilà qui devrait l’effrayer un brin et lui faire passer l’envie de recommencer.  Mais bon, étant donné que j’espère à chaque fois que ça sera mon dernier déménagement, je n’imagine jamais que ça puisse me servir.

PROCHAIN BILLET : Il y a un peu plus d’un an, dans la série un câble d’acier ombilical, j’ai donné plusieurs exemples de la bêtise de mes deux parents, et celle de mon père en particulier.  Dans cet ordre d’idées, je ne pouvais pas passer à côté de vous raconter leur dernier déménagement, celui d’avril 2021, un an avant que je coupe les ponts avec eux.  Vous verrez que dans les derniers temps de notre relation, leur bêtise atteignait des sommets qui étaient devenus extrêmement pénibles à endurer.

La bêtise humaine, ça déménage!

Aux dires de plusieurs, ici au Québec, notre sport national n’est pas le hockey mais bien le déménagement annuel. Pendant longtemps, la coutume sociale voulait que les visites de logements se fassent durant tout le mois d’avril (d’où la tradition du ménage du printemps au mois de mars), et que le déménagement se fasse le premier mai. 

Ceci causait un réel problème aux commissions scolaires qui voyaient une partie des enfants changer d’école à un mois et demi de la fin des classes, se voyant pris à passer des examens sur des sujets qu’ils n’avaient pas nécessairement étudiés.  Voilà pourquoi le gouvernement s’en est mêlé, et a proposé le premier juillet, jour d’été, de congé et férié, comme date officielle pour déménager.

Évidemment, il y en a toujours pour briser la tradition. Comme moi, en ce moment. J’ai eu la chance de trouver un superbe condo abordable construit il y a cinq ans, et j’y aménage demain, le 30 décembre. Avec du travail, de la détermination, et surtout en coupant les ponts avec les gens toxiques qui m’entouraient, ça m’aura pris trois ans pour passer de l’itinérance à la propriété. Et c’est ce qui nous amène au sujet de ce billet. 

Comme nous le savons tous, la bêtise humaine est une ressource infinie. L’expérience m’a montré que c’est surtout lors d’un déménagement que celle-ci se manifeste. On la retrouve parfois parmi les gens qui nous aident à déménager. Par exemple, il semble y avoir une vague de papyrophobie (peur du papier) chez les déménageurs amateurs, parce que….

Mais bon, je suppose que certaines personnes rechignent à la tâche de devoir trimballer des trucs lourds. Mon classeur à dossiers à quatre tiroirs a cet effet sur bien des gens.

Et n’oublions pas cet ami de mon père qui, après avoir offert son aide (et son pick-up Ford) il y a 12 ans, a regardé avec horreur mes boites de livres. Et qu’il a aussitôt déclaré: « J’amène pas ça! C’est pas des vraies affaires, ça, c’est rien qu’des livres. Ça sert à rien. » Mais bon, mon père et ses amis n’ont jamais été vraiment intellos.

À deux reprises, il m’est arrivé de retrouver cette bêtise chez les gens qui déménagent. Par exemple, j’allais aider une amie à déménager. La veille du déménagement, je loue la camionnette. Puis, je me rends chez elle pour lui apporter des boites. Lorsque j’entre chez elle, surprise: Elle n’a rien emballé, rien mis en sac, rien emboîté. Ne comprenant pas mon état d’urgence, elle me dit : « Ben là, panique pas! Demain, je vais remplir les boites pendant que tu les entres à mesure dans la camionnette. Ça ne devrait pas nous prendre plus qu’une coupl’ d’heures, franchement! »

J’insiste pour que l’on commence immédiatement. Huit heures plus tard, il était minuit et on n’avait pas encore terminé. Elle a bien vu que non, un déménagement, ça ne s’improvise pas à la dernière minute. J’ai été obligé de dormir là et nous lever le lendemain à six heures du matin. On a tout juste eu le temps de terminer à midi, lorsque les locataires suivants sont arrivés.

La seconde fois, c’était dans un appartement où nous aménagions, Karine et moi. Les locataires passaient du 3e étage au rez-de-chaussée du même triplex. Lorsque nous sommes arrivés vers midi, nous les avons réveillés. Ils avaient fait une petite beuverie la veille, en compagnie de leurs amis venus pour les aider à déménager. ils se sont mis en tête que, puisqu’ils ne faisaient que transférer leurs possessions deux étages plus bas, que le tout pourrait se faire en une heure ou deux. Donc pas besoin de rien emballer. Et moi, j’étais là, avec mes aides et le camion loué en bas que je devais rendre le soir-même, sans pouvoir rien entrer dans l’appartement. Je les ai donc prié de vider au moins une pièce, où on pourra y entreposer nos meubles et boites, en attendant qu’ils finissent leur déménagement. Au final, puisqu’ils étaient en gueule de bois, il a fallu les aider à descendre leur stock. On s’est donc tapés deux déménagements en un jour.

Mais là où la bêtise humaine qui déménage est la plus présente, c’est parmi les gens qui s’intéressent à ton logis. En voici quelques beaux exemples. Commençons avec celle qui ne sait apparemment pas lire.

J’aurais pu lui faire remarquer que non seulement l’adresse est le titre de l’annonce elle-même, sa disponibilité est écrite dans la première ligne. Mais bon, j’ai opté pour être conciliant, ne pas faire de cas de sa bêtise, et lui donner les réponses à ses deux questions. Regardez ce que ça m’a apporté : 

Je suppose qu’elle a vu mon exaspération pour ses questions stupides et la conversation s’est arrêtée là. Enchainons donc avec d’autres gens qui ne savent pas lire.

Mais même chez ceux qui savent lire, ça ne rend pas les communication plus simples pour autant.

Ben oui! Parce que c’était beaucoup plus simple de m’écrire une phrase que de taper trois chiffres. C’est une tendance qui est hélas beaucoup trop répandue. Par exemple, chez cette femme de qui je prenais le bail.

Et que dire des visiteurs. Constatez que lorsque je m’énerve, je reprends mon accent québécois:

Mon voisin d’en dessous m’en a d’ailleurs parlé, de cette visiteuse particulière.

La raison pourquoi c’est moi et non mes divers proprios qui ont eu droit à ces spécimens, c’est parce que c’était des baux que je cassais en dehors de la saison des déménagements. À ce moment-là, le proprio acceptait de casser mon bail, mais à condition que je passe moi-même l’annonce et que je me charge des visites. Heureusement, pour mon déménagement hors-saison actuel, tout s’est bien passé. Les premiers visiteurs ont repris mon logis. L’ancienne occupante du condo est partie il y a un mois. Je paie des déménageurs professionnels. Bref, pour une fois, zéro bêtise humaine dans mon déménagement.

… enfin, presque. La semaine dernière, je suis allé au bureau de poste pour leur demander une boite postale pour ma nouvelle adresse. Ils m’ont dit que les clés seraient prêtes après trois jours ouvrables. Aussi, aujourd’hui…

Comme quoi on n’y échappe jamais tout à fait.

Le Grand Génie (qui va rester) inconnu

Si vous travaillez dans les arts, que ce soit comme illustrateur, photographe, musicien, cinéaste ou autre, alors vous avez inévitablement rencontré le spécimen suivant.  Il n’a jamais travaillé dans votre domaine, mais il vous arrive avec l’idée du siècle, un truc capable de rejoindre chaque homme, femme, enfant, trans et minéral sur terre.  Il faut juste que vous lui réalisiez son projet.  Oh, il n’a pas d’argent pour vous payer.  Mais qu’importe, puisque son idée vaut une fortune.  Il vous paiera plus tard, dès que son projet sera sur le marché et que les milliards commenceront à s’engranger. 

On a beau rouler des yeux, il reste que, qui sait, peut-être que son idée vaut la peine qu’on y jette un œil.  Vous demandez à en savoir plus.  Il recule alors et refuse catégoriquement.  Il n’est pas question qu’il vous dise quoi que ce soit de son idée géniale, VOUS ALLEZ LA LUI VOLER!  No-non, d’abord, vous devrez signer le contrat qui va vous lier légalement à lui, vous obligeant à réaliser son projet, tout en vous engageant à respecter la clause de confidentialité.  C’est seulement ensuite, qu’il vous dira de quoi il s’agit.  Deal?  Évidemment, vous refusez de signer. Personne ne serait assez fou pour aller s’engager dans un contrat légal sans savoir en quoi consiste le travail qui lui sera demandé. Il repart donc, en vous traitant de tous les noms, vous maudissant pour votre étroitesse d’esprit, gueulant comme quoi les artistes se plaignent d’être pauvres, mais dès que quelqu’un est prêt à se pencher charitablement sur eux pour les sortir de la misère, ils refusent.  Ça prouve donc une chose : Si les artistes sont pauvres et méconnus, c’est parce qu’ils le veulent.

Bon, le second paragraphe arrive plus rarement que le premier.  N’empêche que, dans un cas comme dans l’autre, en général, on décline.  Tant qu’à travailler sans garantie de revenus, aussi bien consacrer notre temps et nos énergies sur nos propres projets. 

Eh bien moi, à quelques reprises, j’ai commis l’erreur de laisser sa chance à une telle personne. Il est vrai que dans leurs cas, ile n’avaient pas laissé le projet au stade de mystère. Expliqué en détail, celui-ci semblait exceptionnellement prometteur.

Maintenant, si je dis que c’était une erreur, c’est parce que je me suis rendu compte en travaillant avec eux que le fait d’être capable de produire un concept viable, ça ne veut pas dire pour autant que la personne aura une attitude professionnelle.  Par conséquent, je n’ai pas su saisir à temps les signes qui auraient dû me sonner une alarme dans la tête.  Ou lever un Red Flag, comme le dit l’expression populaire. Mais d’un autre côté, perdre mon temps avec eux, ça m’a permis d’apprendre à la dure à les reconnaître, ces signes, 

ALARME : Il est hargneux à la limite du haineux.
Visitez son Facebook, ça va se voir tout de suite.  Alors que certaines personnes vont poster des nouvelles dénonçant des abus de toutes sortes, lui va prendre une nouvelle anodine, genre « Facebook atteint 2 milliards d’utilisateurs », et la postera en écrivant un truc du style de « Je chie sur Zuckerberg! » Et regardez ce qu’il a mis dans sa section des citations.  Dans toute l’histoire de l’humanité, des milliers de gens ont dit des millions de choses positives et inspirantes.  Or, lui, il a mis un truc du style de « Je ne tuerai jamais personne, sauf si la personne me fait chier. (Trey Parker) »

Pourquoi est-ce un problème?
Lorsqu’une citation nous accroche, c’est parce que celle-ci nous parle. Parce qu’elle s’accorde avec nos valeurs profondes. Parce qu’elle est le reflet de notre personnalité. Parce qu’on s’y reconnait, ne serait-ce qu’au niveau du subconscient. Dans le cas de cette citation en particulier, sans pour autant croire que la personne qui l’a mis sur son Facebook serait capable de se rendre jusqu’au meurtre, il reste que ça démontre une personnalité revancharde. Le genre de personne qui cherche toujours une excuse pour se justifier dans son désir d’attaquer autrui. Quitte à provoquer soi-même le conflit, même si on ne trouve que des détails anodins pour le faire.   Quand la personne est comme ça, nul n’est à l’abri de ses attaques et de ses campagnes de salissage. Incluant ls gens qui ont le pouvoir de faire de vos projets un succès.

ALARME : Il vous dit « J’aimerais ça, faire __________! »
« J’aimerais ça, savoir dessiner. »   « J’aimerais ça, jouer de la guitare. »   « J’aimerais ça, perdre du poids. »  Constatez que dans tous les cas, jamais il ne dit qu’il aimerait apprendre à dessiner, apprendre à jouer de la guitare, apprendre ce qu’il faut faire pour perdre du poids.

Pourquoi est-ce un problème?
Déjà là, inconsciemment, il vous dit qu’il n’est pas prêt à investir l’effort requis pour apprendre.  De toute façon, quelqu’un qui veut vraiment savoir dessiner ou jouer d’un instrument, il dessine et il joue.  Mal, certes, mais il le fait, par lui-même, et c’est comme ça qu’il apprend.  Et puis, ça fait quoi, 25 ans que Google est notre ami?  Quand une simple recherche peut nous donner des centaines de sites avec tous les renseignements requis pour atteindre notre but, on n’a aucune excuse pour demander à un autre de le faire à notre place.

ALARME : Ses projets demandent plus de ressources qu’il n’en a accès.
Avoir l’idée du siècle, c’est facile. La réaliser, un peu moins.

Pourquoi est-ce un problème?
S’il ne vous propose que des projets qui sont hors de sa portée, alors il est évident qu’il perd son temps et qu’il va vous faire perdre le vôtre.

ALARME : Il a des attentes irréalistes, et il les délègue. 
Je me souviens de l’un d’eux pour qui on tournait un court sketch. Il s’était mis en tête que son projet méritait d’avoir des commanditaires. Il m’a donc chargé d’aller visiter les commerçants du quartier pour leur demander de l’argent en échange de publicité dans notre sketch. J’ai particulièrement aimé son « Va voir le gérant du McDo et demande-lui 2 ou 3 containers de 5 litres de café gratuit pour l’équipe de tournage. »

Pourquoi est-ce un problème?
Le problème réside surtout dans le fait que son implication dans les aspects les plus difficiles du projet se limite à dire aux autres de les faire. Cette manière de travailler ne sert qu’à lui. Car si tu réussis, alors il en prend le crédit puisque ça prouve qu’il est un excellent directeur. Et si tu échoues, alors il s’en lave les mains puisque c’est ta faute et non la sienne.

ALARME :  Il n’a aucune expérience du milieu, donc il n’a aucune idée de ce que son projet implique en dépenses, en temps et en travail.
J’en ai rencontré un comme ça. Le gars avait un projet de pièce de théâtre qui, et je cite, allait arranger les erreurs qui sont trop souvent commises sur scène, et qui ennuient le spectateur. Les erreurs, selon lui, résidaient dans le fait qu’il n’y avait qu’un décor, s’il y en a pour commencer. Et ensuite, de un à six comédiens, ce n’est pas suffisant. Il me parle alors de son projet de pièce dans lequel le personnage voyageait à travers des dimensions parallèles, et rencontrerait huit peuples extraterrestres différents. Et il prévoyait plus de 20 décors géants et mobiles, actionnés par des gens derrière le décor. Du jamais vu!

Pourquoi est-ce un problème?
Si c’est du jamais vu, c’est qu’il y a une raison. Vous ne vous êtes jamais demandés pourquoi un humoriste ne fait ses tournées qu’avec un minimum de gens, d’accessoires et de décor? C’est parce que plus le spectacle est élaboré, plus ça coûte cher, et plus petit est son revenu. Voilà pourquoi il n’est pas rare que l’artiste fait sa tournée seul dans son véhicule, et souvent dort dedans. Comme ça, ses dépenses se limitent à l’essence, sa nourriture et la location de la salle de spectacle et les employés sur place (son, éclairage, régie de plateau).

Alors l’autre, là, avec ses 20 décors à transporter qui vont nécessiter 2-3 camions et 40-à-50 personnes à loger, nourrir et payer, il faudrait qu’il fasse salle comble au stade olympique (location du stade: $12 000 par jour) pour commencer à faire des revenus.

ALARME : Il brûle des étapes.
Un ancien collaborateur était tellement pressé de réaliser son projet qu’il nous a fait commencer à filmer avant même d’avoir fini le premier tiers de son scénario.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que quand il se remettait à l’écriture du scénario, il trouvait toujours une nouvelle idée géniale demandant de réécrire les scènes déjà tournées.  Ce qui signifiait qu’il avait passé plusieurs jours à faire travailler bénévolement trois comédiens, une preneuse de son, une perchiste, deux caméraman et un accessoiriste.  … Pour rien!

ALARME : Sa façon de résoudre un problème, c’est insister jusqu’à ce que l’autre cède.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que dans le langage légal, il y a un mot qui décrit ce genre d’insistance: Harcèlement.

ALARME : Il plagie.
J’ai eu un scénariste extraordinaire qui est venu me voir à ma table lors d’un événement BD avec l’idée du siècle : Des albums qui vont parodier les films de la série Star Wars. Son raisonnement était simple et contenait une bonne part de logique : « C’est le principe de Weird Al Yankovic. Si tu produis une oeuvre originale, tu ne sais pas si elle va réussir à plaire au grand public. Tu peux perdre plusieurs années là-dessus. Tandis que si tu prends Star Wars, tout le monde connait ça, Et puisque tout le monde aime l’humour, alors voilà, succès assuré. »

Puis, il me donne les grandes lignes de son scénario et des blagues de sa parodie de Star Wars. Et il se trouve que je les connaissais toutes. Il n’a fait que reprendre celles des parodies de Star Wars publiées dans le magazine Mad.

Pourquoi est-ce un problème?
C’est quand même ironique que celui-là même qui me sort l’argument de « ne pas perdre mon temps à dessiner une série sans savoir si elle sera populaire ou non » tient à me faire perdre mon temps à dessiner une série qui sera impopulaire pour cause de plagiat total.

ALARME : Il devient votre coach / manager sans vous en parler, et prends en votre nom des obligations sans vous demander votre avis.
Revenons à mon cinéaste amateur. Histoire de pouvoir les utiliser plus tard dans ses projets, il s’est lié d’amitié avec une équipe de tournage. En entendant qu’il leur manquait un acteur, il a sauté sur l’occasion pour bien paraître à leurs yeux: il leur a vendu mes services en vantant une grande expérience sur scène que je n’avais même pas. Il est vrai que j’ai été plusieurs fois figurant muet dans des films et séries télé, mais là s’arrêtait mon expérience. C’est tout fier de lui qu’il m’annonça que l’équipe de tournage m’attendrait le lendemain matin. Mon choix se limitait donc à refuser et décevoir tous ces gens qui comptaient sur moi, ou bien le faire.

Pourquoi est-ce un problème?
Ce genre de personne ne voit pas que tu as une vie, des obligations, des projets. Il ne lui vient pas à l’idée que si tu n’exerces pas le métier d’acteur, c’est parce que tu n’as aucun intérêt ni talent dans ce métier. Tous ces détails ne lui importent pas. Dans sa vision étroite et narcissique, les gens sont comme des choses : disponibles pour lui à tout moment pour qu’il les utilise à sa guise.

ALARME : C’est le Messie.
À l’entendre, tous les gens impliqués dans son projet lui seront reconnaissant car ce sera grâce à lui s’ils seront reconnus par la suite dans le métier.  J’en ai même eu un, une fois, qui comptais offrir un rôle à Dominique Michel qui, et je cite, « Sera heureuse de travailler gratuitement pour nous puisque ça va la ramener aux yeux du public et redémarrer sa carrière. »  Je suppose que ça peut être possible, si on ne tient pas compte du fait que non seulement notre grande comédienne qui avait à ce moment-là 78 ans avait volontairement prise une retraite bien méritée, elle l’aurait prise quinze ans plus tôt si elle n’avait pas été fraudée par son comptable. 

Pourquoi est-ce un problème?
Premièrement, il n’y a rien de plus dangereux que de s’associer à quelqu’un qui croit qu’on lui devra quelque chose.  Et ensuite, son raisonnement au sujet de Dominique Michel prouve qu’il n’a fait aucune recherche à son sujet avant d’en arriver à ses conclusions erronées.  

ALARME : Il ne prend aucune critique négative. Et au lieu d’apprendre de ses erreurs, il les justifie.
Nous avions tourné un sketch de 15 minutes écrit et co-joué par mon collaborateur. Suite à une critique négative dans lequel on l’avait qualifié de maillon faible du tournage, il me demande ce qui ne va pas dans son jeu et son scénario.  Il s’en suivit alors l’échange suivant :

LUI : « Qu’est-ce qu’y veut dire en prétendant que mes paroles ne sonnent pas naturelles? »
MOI :  « Ben, prend juste la scène où tu réponds au téléphone.  Tu dis « Comment vas-tu? »  Ça aurait sonné plus naturel de dire « Comment ça va? »
LUI : «  Ben là!  C’est comme ça que je parle dans la vraie vie! »
MOI : « OK, je peux bien comprendre.  Mais quand on est un acteur, on doit savoir changer notre vocabulaire selon le personnage que l’on joue! »
LUI : « Mais c’est pas un personnage! C’est moi!  Pourquoi tu penses que je joue sous mon vrai nom? »
MOI : « Ok! Mais les gens ne savent pas comment tu parles dans la vraie vie. »
LUI : « Ben là! C’est à eux-autres de comprendre. »

Pourquoi est-ce un problème?
Je crois que nous sommes tout familiers avec le proverbe qui dit que ceux qui oublient l’histoire sont condamnés a la répéter. Peu importe la raison pourquoi il parle de manière non-naturelle, il reste qu’il parle de manière non-naturelle, et que ça dérange le public et les critiques. Puisqu’il nie le problème au lieu de le corriger, le problème va se répéter, ainsi que les critiques négatives qui vont en résulter.

ALARME : Il est plus revanchard que travaillant.
La semaine qui a suivi la projection publique de notre sketch, nous avons eu droit à quelques critiques suivies de quelques entrevues. Ensuite, nous devions travailler sur notre projet suivant. Il m’était malheureusement impossible de le faire se concentrer sur notre travail. Il relisait sans cesse chaque critique négative en gueulant contre. Et il lisait les commentaires des lecteurs en bas de chaque article. Il prenait en note chaque nom ou courriel accompagnant chaque commentaire négatif pour les retracer sur Facebook. Et de là, trouver leur emploi, leur numéros de téléphone et autres adresses, ce qui lui permettait parfois de trouver leurs comptes sur Kijiji et autres sites où l’on trouve les véritables coordonnées de la personne. Et il parlait de ses plans d’écrire aux employeurs, aux conjoints, aux familles de ces gens, pour écrire les pires mensonges à leur sujet, afin de ruiner leurs carrières et vies sociales. Et ses idées d’aller passer à toute vitesse sur leurs rues en lançant au passage des projectiles à travers leurs fenêtres, ou leur faire subir un vandalisme quelconque.

J’ai tenté de le dissuader en lui disant que l’enquête saura démontrer que ces gens auront tous le même point en commun: nous avoir avoir critiqués. Et cela fera de nous les premiers suspects. Sa réponse m’a donné froid dans le dos: « Oui, mais ça ne veut rien dire. Ça pourrait être un de nos fans qui qui se serait senti insulté que ces gens-là rabaissent ses idoles, et qui aurait fait ça pour nous défendre! »

Pourquoi est-ce un problème?
Premièrement, il y a qu’il mettait tout son temps et tous ses efforts dans ses plans de revanche contre ceux qui avaient commis le crime de ne pas nous adorer, plutôt que de travailler sur notre projet suivant. Une sacrée perte de temps. Et ensuite, son commentaire démontre clairement qu’à ses yeux, le public était supposé nous idolâtrer (l’idolâtrer LUI, en fait). Quiconque faisant le contraire méritait les pires rétributions. Sérieusement!

Disons que je n’avais pas tellement envie d’écrire mes projets futurs à partir d’une cellule de prison. Un caprice comme ça.

ALARME : Il règle ses comptes dans son oeuvre.
Il n’aimait pas sa prof de maths de son secondaire IV.  Il en a fait un personnage ridicule dans un de ses sketchs.  Et comme si ça ne suffisait pas, il a fait un truc que je ne pouvais pas imaginer qui puisse venir à l’esprit de quelqu’un rendu à 37 ans.  J’avais une console de jeu Wii.  Dans Wii Sports, il a fait un avatar de cette prof, qu’il jouait en faisant exprès de tout rater, pour ensuite nous montrer son score minable afin que l’on en rit avec lui.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce qu’il y a une sacrée différence entre un simple règlements de compte et une obsession malsaine. Ça faisait 21 ans qu’il n’avait plus revu cette prof, et il avait encore l’esprit coincé sur elle. S’il est capable de faire ça pour elle, attends-toi à y avoir droit toi aussi, le jour où ses conneries vont vous séparer.

ALARME : Sa fierté est mal placée.
Je ne me souviens plus si c’était sa dette de carte de crédit ou son prêt étudiant.  Toujours est-il qu’il était endetté de quelques milliers de dollars, et qu’il avait réussi à convaincre son nouveau conjoint, un jeune homme riche, de la payer pour lui.  Ceci fait, il racontait ensuite fièrement comment il a surpris la conseillère financière lorsqu’il a dit qu’il remboursait tout en un seul paiement, alors qu’elle voulait lui proposer des versements mensuels. Et il n’avait aucune honte de nous dire que son conjoint avait payé ses dettes à sa place.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que se vanter d’une telle chose, c’est montrer à tous que nous n’avons aucune hésitation à exploiter financièrement les gens qui nous entourent. Bonne chance pour te trouver des collaborateurs sérieux après ça.

ALARME : Seules les apparences comptent pour lui.
C’était à l’époque où Candy Crush était un jeu très populaire sur Facebook.  Il avait trouvé sur le net un cheat code qui jouait à sa place et qui multipliait le score par dix.  Et non seulement était-il fier de dire qu’il avait l’intelligence de l’avoir trouvé et utilisé, il se vantait fièrement des scores de quelques millions qu’il obtenait.

Pourquoi est-ce un problème?
Parce que se vanter d’une telle chose, c’est montrer à tous que nous sommes fiers d’être des tricheurs, des arnaqueurs, des menteurs, des bullshiteux. Bonne chance pour te trouver des collaborateurs sérieux après ça.

ALARME : Il demande des garanties de succès avant d’avancer, et ce sans avoir fait ses preuves.
J’ai connu un loser de ce genre-là, qui nous a cassé les oreilles pendant deux mois sur Facebook, comme quoi il était en pleine rédaction d’une histoire d’horreur. On parle ici d’un inconnu avec zéro expérience dans le milieu de l’écriture de roman ou du cinéma.  Je le précise car le premier mois, c’était sous forme de roman. Puis, le mois suivant, réalisant qu’il y a plus d’argent à faire avec un film qu’un livre, il a réécrit son projet sous forme de scénario. Puis, découragé par le temps qu’il a perdu à réécrire ce qu’il avait fait plutôt que d’avancer dans son histoire, il a demandé à ses contacts FB s’il y en avait parmi eux qui avaient des connexions dans le monde du cinéma, afin qu’il puisse leur présenter ce projet à qui il manque encore les trois quarts.  Car, disait-il, « Je ne vais pas perdre mon temps à écrire un film si personne ne va le tourner. » Deux semaines plus tard, puisqu’aucun cinéaste ne l’a contacté, il a jeté furieusement son projet aux poubelles, en gueulant contre l’étroitesse d’esprit du milieu.

Pourquoi est-ce un problème?
Ce qu’il démontre ici, c’est que sa passion, ce n’est pas l’écriture ou le cinéma. C’est de chercher la manière la plus rapide de devenir riche et célèbre. C’est la raison pourquoi il n’arrive pas à se brancher sur un projet.

ALARME : Il confond avoir du succès avec avoir une personnalité désagréable.
Un ex collaborateur avait pour son dire que les grandes vedettes telles Prince ou Madonna, ou même notre Michelle Richard nationale, étaient reconnues pour avoir de grands caprices et être désagréables.  Il en est aussitôt arrivé à la conclusion que si l’on veut avoir un succès semblable au leur, il fait agir comme eux. Il se permettait donc d’être exigeant, capricieux et chiant avec ses collaborateurs et ses contacts.

Pourquoi est-ce un problème?
Dose de réalité : Tu n’es pas une vedette populaire avec 30-40-50 ans de carrière derrière toi.  Tu n’es pas un grand nom qui, posé en tête d’affiche, va attirer les foules.  Tu es un inconnu qui n’a pas encore fait ses preuves.  En agissant ainsi, tout ce que tu prouves, c’est que tu n’es pas le genre de personne avec qui on a envie de travailler. Une grande vedette peut se permettre des exigences et des caprices car elles sont irremplaçables.  Toi? Non!

ALARME : Au premier accroc entre vous deux, il te bannit de son univers et tente de s’emparer du tiens.
Après trois ans de collaboration, nous n’avions réussis que deux de ses huit projets. Et même ceux-là étaient en perte de vitesse, à cause que ses conneries nous sabotaient sans cesse. Il m’a alors m’a demandé ce qui n’allait pas dans ses projets. Heureux de voir qu’il était enfin prêt à entendre raison, je lui ai démontré point par point, en suggérant une ou plusieurs solutions pour chacun des cas. Insulté dans son orgueil, il me bloqua aussitôt de partout. C’en était fini de notre collaboration.

Quelques temps plus tard, il a fait une soirée chez lui dans lequel il a invité tous nos collaborateurs et la majorité de mes amis. Et il a pris une photo de groupe, qu’il a mis en bannière sur son Facebook, de façon à bien me mettre en face le fait qu’il tentait de me les enlever. Ils n’ont pas été dupes longtemps. Il a ensuite tenté de me faire perdre mon emploi en écrivant à mes patrons, ce qui a foiré car ces derniers ne me reconnaissaient en rien dans ce qu’il leur a écrit. Il a ensuite essayé de refaire les projets que nous avions réussis, cette fois sans moi. Mais il n’a jamais trouvé quelqu’un pouvant faire aussi bien que moi et/ou étant capable d’endurer sa personnalité toxique. Aux dernières nouvelles, tout en se faisant vivre par son conjoint, il s’est recyclé en tant qu’auteur. En auto-édition, bien sûr, puisqu’aucun éditeur sérieux et reconnu ne peut s’intéresser à ce qu’il écrit.

Pourquoi est-ce un problème?
Le véritable problème, c’est le fait que j’ai ignoré toutes les alarmes précédentes. Parce que rendu à ce point-ci, le dommage est déjà fait.

Et j’aurais eu plusieurs autres ALARMES dans ce genre à vous présenter: Il brûle des ponts, il fait dans l’auto-Sabotage, il fait dans l’auto-victimisation, pour attirer la sympathie, il cherche à faire de son entourage son armée personnelle, non pas pour combattre avec lui mais plutôt pour combattre à sa place, etc. Une chose demeure sure, et c’est que lorsque quelqu’un a ce qu’il faut pour faire partie d’un milieu artistique, alors il fait déjà partie de ce milieu. S’associer avec quelqu’un qui n’a ni le talent ni les accomplissements ni la connaissance ni la personnalité requise, c’est une perte de temps.

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LIENS.


J’ai déjà consacré un billet de blog au sujet de l’une de ces personnes: Clément Beaucitron, loser sans emploi. 

Pour fuir ce genre de collaboration foireuse, j’ai appris à reconnaitre 40 signes pour détecter une personne conflictuodépendante.

Cinq personnes qui te garderont toujours à distance dans votre couple.

AVERTISSEMENT HABITUEL.  Puisque je suis un homme hétérosexuel, je ne peux parler que de la perspective d’un homme au sujet de femmes.  N’y voyez pas de la misogynie.  Je suis parfaitement conscient qu’en inversant les genres, une femme va vivre des situations similaires ou bien pire.

Que ce soit en personne ou bien via les apps de rencontres, il y a des signes qui ne trompent pas, comme quoi l’autre va toujours garder une certaine distance envers toi.  Heureusement, ça se voit habituellement dès le départ, dès vos premières conversations.  Si ce n’est pas carrément dans la description de son profil.  Il y en a cinq qui se démarquent en particulier dans cette pratique. Il s’agit de…

Celle qui ne se présente pas. (À part son nom.)
Lorsque l’on s’intéresse à une personne, on lui fait une présentation dans laquelle on dévoile certaines facettes de soi-même.  « J’habite à tel endroit.  J’aime ceci.  Je pratique tel sport.  J’aime tel animal.  Je travaille dans tel domaine.  Et toi ?Parle-moi donc un peu de toi ? »  Pour toute réponse, celle qui ne se présente pas te dira: « Si tu veux savoir quelque chose, pose des questions. » 

Le premier problème avec ce genre de comportement, c’est que c’est à nous de deviner ce qu’il faut poser comme question. Par exemple, il ne te viendra probablement pas à l’idée de lui demander si elle parle couramment l’Espagnol. Alors si c’est le cas, elle ne te le dira jamais, puisque tu ne lui as pas demandé. Ainsi, Toute sa famille le sait, tous ses amis le savent, probablement ses collègues de travail aussi. Mais pas toi. Parce que « tu ne le lui a jamais demandé. »

Le second problème, c’est que cet échange que vous avez entre vous, ce n’est pas un dialogue. C’est un questionnaire. Si elle se contente de répondre aux questions sans rien dire de plus, la conversation ne peut juste pas exister. 

Ainsi, non seulement dois-tu lui donner ton attention, c’est également à toi de solliciter la sienne.  Alors que dans les couples normaux, chaque personne a eu à faire 50% du chemin, elle te donne 100% de la charge morale de votre relation.  Ceci démontre que son intérêt n’est pas envers toi.  Il est envers elle-même.  Et les rares fois où elle démarrera les conversations, ce sera en faisant de toi la cible de ses sarcasmes et/ou de ses insinuations farfelues. 

En faisant ceci, elle se met en position supérieure à toi, elle en tant que juge envers qui tu dois sans cesse te justifier, et toi en inférieur en quête constante de son approbation. Et cette dynamique ne changera nullement si vous finissez par être en couple.  Au contraire.  Le simple fait que tu as consenti à aller dans une relation avec elle après la manière dont elle t’a traité, ça lui démontre que son comportement est la formule gagnante.  Pourquoi irait-elle changer ça?

Celle qui annonce dès le départ que son enfant sera toujours sa priorité.
Entendons-nous bien : je ne dis pas qu’il est anormal ou incorrect qu’un enfant soit la priorité de sa mère.  Au contraire, cette situation va de soi.  Cependant, tous les psychologues vous le diront : l’amour maternel et l’amour romantique sont deux choses totalement différentes, et vécues indépendamment l’une de l’autre.  C’est le fait qu’elle les met tous les deux au même niveau, ET en compétition, ET en annonçant dès le départ que tu ne seras toujours que le numéro deux, qui est anormal et incorrect. 

C’est le genre de femme qui va souvent dire à son entourage « Si ma fille / mon fils ne l’aime pas, alors il n’y aura rien entre nous. »  Il est impossible d’avoir une relation de couple normale avec une femme qui se laisse dicter sa vie amoureuse par un enfant qui n’a ni la maturité émotionnelle ni l’expérience de vie requise pour prendre ce genre de décision.  Et même si ses enfants étaient adultes, ça les regarde en quoi? Ce que cette attitude démontre surtout, c’est un refus de sa part de prendre ses responsabilités en matière de couple.

Une chose est sure, c’est qu’avec elle, tu seras toujours mis à l’écart.  Il y aura EUX, il y aura TOI, mais il n’y aura jamais de VOUS.

Celle qui annonce d’avance sa négativité et sa toxicité.
J’en ai ici un excellent exemple, tiré de ma dernière expérience sur Facebook Rencontres l’année dernière.

Le doigt d’honneur.  La mention BITCH sur ses vêtements.  Aucune description de ce qu’elle aime.  Longue liste de ce qu’elle déteste.  Revendications colériques. Et surtout, pour seule et unique description de soi, la mention qu’elle a des idées merdiques, qu’elle est sarcastique, et qu’elle cherche un homme capable d’accepter ses abus.  Pour elle, tu ne seras jamais la tendre moitié de son couple.  Tu ne seras rien d’autre qu’une merde, et elle ne cessera jamais de te traiter comme tel.

Celle qui a une meilleure amie qui est sa sœur spirituelle.
L’amitié, c’est important.  Mais si elle te parle, en ces termes, de son amitié avec cette autre femme, alors oublie toute forme de vie privée.  Tout ce que tu dis, tout ce que tu fais, toutes vos activités romantiques, amoureuses, sexuelles, tout ce qui est supposé être le jardin secret de deux personnes amoureuses, lui sera aussitôt divulgué dans les moindres détails.  Et celle-ci ne manquera pas de te juger sur tous les points. 

Ce qui soulève particulièrement un Red Flag, c’est lorsque tu rencontres son amie et qu’elle te dit un truc dans le genre de : « J’aime mieux te prévenir tout de suite : si j’entends que tu lui fais du mal, alors ça va aller mal pour toi. »  Et même si ces menaces qu’elle te fait ne se concrétiseront jamais, deux choses restent certaines.  La première, c’est que peu importe comment on retourne la chose, il reste qu’il s’agit de menaces, donc d’intimidation, ce qui est illégal, voire criminel.  Et la seconde, même dans le plus harmonieux des couples, tôt ou tard, il va arriver un malentendu qui peut dégénérer en dispute.  C’est inévitable, et ce pour tout le monde.  Elle va aussitôt en parler à cette amie, et probablement aussi à sa famille complète.  À partir de ce point, et pour le reste de ta relation avec cette femme, ne t’attend jamais à être accepté dans son univers.  Tu y seras seulement toléré, tandis qu’ils attendent avec impatience le jour où elle va enfin se débarrasser de toi.

Celle qui n’est pas en relation avec toi, mais plutôt avec l’idée négative qu’elle a décidé d’avoir de toi.
Un ou plusieurs de ses ex l’ont trompée? Elle est influencée par les voix misandres qui dépeignent tout homme comme étant un abuseur? Elle souffre d’un complexe de persécution? Peu importe la raison, il reste qu’avant même de te rencontrer, elle avait déjà une idée très négative des hommes. Votre relation commence donc dans la méfiance et les soupçons. Et lorsque l’on se méfie d’une personne que l’on soupçonne des pires choses, on n’est certainement pas portés à s’investir émotionnellement dans le couple. Au premier conflit entre vous (qu’elle provoquera elle-même avec ses soupçons injustifiés) attends-toi à te faire jeter comme un déchet.

Un couple est supposé être basé sur une relation amoureuse. L’amour, c’est se dévoiler et se donner à l’autre sans retenue. Une personne qui garde ses distances, ou qui te garde à distance, ne peut ni se dévoiler ni se donner, et donc n’est pas amoureuse. C’est aussi simple que ça.